Michèle Lhopiteau-Dorfeuille au Bord de l’Eau.


Anne DUPREZ
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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 23/03/2013 PAR Anne Duprez

Michèle Lhopiteau Dorfeuille a toujours aimé écrire.  Mariée à un homme dont la profession exige des mutations régulières environ tous les quatre ans, c’est par l’écriture qu’elle trace son chemin dans sa mémoire, notant les circonstances souvent inattendues dans lesquelles elle est intervenue en tant que chef de choeur de par le monde. Obligée de changer de chorale autant de fois que son mari changeait d’affectation, elle apprend à composer avec les univers disparates qui lui sont donnés comme cadre à la pratique de sa passion: la musique. Le choeur rassemble, le choeur porte une voix en terre inconnue, il reçoit chaque fois beaucoup et parfois aussi comme une véritable gifle à ses certitudes. Chacune de ces brèves histoires rend « conte » dans le sens où chacune porte une morale et une leçon de vie. « Bien sûr la musique est universelle, c’est presque un lieu commun de le dire » rappelle Michèle Lhopiteau Dorfeuille mais, surtout, elle est le moyen d’aller vers l’autre et le vecteur permettant de porter, sur le monde, plus qu’un chant, un regard clairvoyant. Regard d’effroi parfois, comme il est décrit avec force dans « Stabat Mater Dolorosa ». Toute l’équipe musicale du Grand Choeur de l’Abbaye aux Dames de Saintes s’apprête, en Fevrier 1991, à reprendre  en Pologne le Stabat Mater de Dvorak. Parvenue à Lublin, c’est l’horreur qui attend la troupe: le camp conservé de Maïdanek, « Petit frère de celui d’ Auschwitz » et destiné celui-là aux femmes et aux enfants. Je n’ai pas de souvenir précis du concert de Lublin, écrit Michèle Lhopiteau Dorfeuille,  à part le fait que personne n’avait le trac, pas le moindre, que nous étions tous bien au-delà de la lithurgie catholique et que nous avons mis toute notre hargne dans les premiers mots de l’oeuvre:  » la mère se tenait debout, en larmes et pleine de douleur, près de la croix où pendait son fils ».


Michèle Lhopiteau Dorfeuille rend leur vérité aux lieux et aux peuples qu’elle a rencontrés grâce au chant. Se devine alors un certain chant du monde sans faux semblant. La pratique, quasi intime, de la musique, donnant  accès à l’intimité secrète des choses, à leur fêlures aussi. Tout comme elle avait su percevoir l’intime vérité de Mozart, le replaçant dans un univers qui n’est plus le nôtre mais dont la couleur éclaire aujourd’hui bien des mystères. Dans la même optique, et avec la même sincère approche, elle promet un « Jean-Sébastien Bach » pour l’année prochaine. Rendez-vous est donc pris pour la découverte de ce nouveau portrait que l’on devine déjà loin des poncifs formatés par le temps et les habitudes.

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