Jean Swiatek, ancien girondin et doyen des internationaux français de football, fête ses 88 ans


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 30/11/2009 PAR Piotr Czarzasty
Né en Pologne le 11 décembre 1921, Jean Swiatek s’installe en France à Blénod-Les-Pont-A-Mousson en Meurthe et Moselle, avec ses parents dès l’âge de 4 ans. Très tôt, il devient un vrai accroc du ballon rond. Entrer au club de Blénod lui demande cependant beaucoup de courage et de détermination. « Je fumais à l’époque, et j’avais pris la décision d’arrêter dès que je commencerai à jouer au club ; c’est ce que j’ai fait. », raconte Jean Swiatek. Pour jouer au club, il doit tout de même demander l’autorisation parentale, et celle-ci n’est pas gagnée d’avance : « Mon père ne voulait pas que je joue, j’ai dû donc tricher et demander à mon cousin de m’en rédiger une à sa place. », rappelle-t-il.

Après le travail forcé… le foot
La carrière de Swiatek à Blénod se voit interrompue en 1942 lorsqu’il est envoyé en STO (Service de Travail Obligatoire) à Sarbrucken en Allemagne. Il réussit néanmoins à s’évader et revenir en France l’année suivante. C’est à son retour qu’il apprend que les Girondins seraient intéressés de le voir au sein du club. Ainsi, le 19 mai 1943, « deux jours après le bombardement de Bacalan », souligne M. Swiatek, l’ancien joueur de Blénod arrive à Bordeaux. Après une première saison chez l’équipe amateur des Girondins, avec laquelle il remporte d’ailleurs le titre de Champions de France, Swiatek rejoint l’équipe professionnelle la saison suivante. Il ne la quittera plus jusqu’à la fin de sa carrière en 1953.

La première Marseillaise et le duel avec Stanley Matthews
C’est de ces dix ans que Jean Swiatek garde sûrement les plus beaux souvenirs. En commençant par une première sélection en Equipe de France en 1944 contre la Belgique au Parc des Princes : « J’avais les larmes aux yeux lorsque j’ai entendu la Marseillaise. Je me sentais fier d’être Français. C’était un grand honneur, je ne m’attendais pas du tout à être sélectionné. », avoue Jean Swiatek. Et puis ce fut le tour du match mémorable face à l’Angleterre au stade Wembley devant quelques 90 000 spectateurs, où le défenseur bordelais s’est vu défier la star anglaise de l’époque, un dénommé Stanley Matthews. « C’était un vrai artiste du ballon. jean swiatekL’entraîneur m’avait tout de même prévenu de ne pas regarder ses pieds mais le ballon. J’ai suivi les consignes et réussi à annihiler Matthews. Je me rappelle que je ne pouvais même pas rentrer dans le bus après le match tellement mes coéquipiers s’étaient jetés sur moi pour me féliciter. »

Les regrets…
Mais il y eut aussi quelques regrets. « Je me souviendrai toujours de cette finale de la Coupe Latine contre le Benfica à Lisbonne en 1950. J’évolue alors en tant que capitaine. Il reste une minute à jouer et on mène 3-2. Je gueule vers mon coéquipier de mettre la balle dehors. Malheureusement il la perd et les Portugais égalisent. On a dû donc rejouer le match, mais cette fois on l’a perdu. » Jean Swiatek explique ce nul par une vraie ironie du sort : « Je me rappelle encore quand vers la fin du match je pensais déjà par où j’allais monter pour récupérer la coupe. » sourit-il. Quant à l’Equipe de France, Swiatek regrettera le plus d’avoir été finalement laissé sur le quai de la gare à Paris par le sélectionneur avant le match contre l’Irlande en 1952 , alors « qu’on m’avait fait venir exprès de St Maxime où on s’entraînait avec les Girondins. », rajoute-t-il.

« Un simple joueur de foot »
Malgré 10 ans de carrière chez les Girondins de Bordeaux, dont un titre de Champions de France en 1950, et cinq sélections en équipe de France, Jean Swiatek ne se considère pas comme une vedette de football de l’époque, loin de là : « Ça me fait rire tous ces journalistes qui viennent me rencontrer. Parce qu’au fond qu’est ce que je suis de plus qu’un simple joueur de foot ? C’est vrai que sans le football je n’aurais jamais pu être là où j’en suis aujourd’hui, mais il faut pas non plus en rajouter. »

Piotr Czarzasty

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