Garorock : le festival marmandais présente la programmation complète de sa seizième édition

Avec l’annonce le jeudi 15 mars de la carte blanche à Noize Resistance, le festival Garorock clôt le bal des annonces de programmation. Il ne reste que les trois gagnants du concours SFR jeunes talents qui seront connus dans plus d’un mois. Les plus gros noms surprennent forcément. La présence conjuguée des doyens punk-pop de NOFX et de leurs apôtres de The Offspring, des gangstas latinos de Cypress Hill, des vétérans du ska anglais The Specials et de la tornade suédoise The Hives était difficilement envisageable les années précédentes, même lors de la fameuse édition anniversaire où Public Enemy avait enflammé la grande scène. Si on rajoute la présence toute aussi surprenante mais pas franchement bienvenue pour tout le monde du DJ superstar David Guetta, le Garorock semble avoir changer de division.
Un sentiment qui ne s’atténue certainement pas quand on regarde le reste des têtes d’affiche plus proches de chez nous : Dionysos, Charlie Winston, Izia, Orelsan, Selah Sue et 1995 ne souffrent ni d’une faible exposition dans les médias, ni d’une absence sur les scènes françaises. La seule Izia en est à son troisième passage au Garorock. Pour l’effet de masse, c’est efficace mais pour la découverte on passera à la suite du programme.

Cypress Hill, NOFX, The Offspring, David Guetta et quarante autres groupes
Un bon tiers de la programmation suffit pour asséner un grand coup. Le reste est donc là pour l’ouverture, les groupes régionaux et les jeunots. Le festival a misé sur la musique électronique pour les trois. Et même plus, puisque c’est dans ce genre que le festival rajoute trois-quatre têtes d’affiche : le duo allemand Modeselektor, la clique des Dirtyphonics, les Bloody Beetroots (déjà vus dans tous les festivals de la région l’année dernière) et C2C, les champions de la platine. Pour l’ouverture vers le rap, si l’on excepte les plus traditionnels Cypress Hill et 1995, les deux groupes étrangers (Foreign Beggars et Puppetmastaz) et les deux de l’hexagone (Orelsan et La Fine Equipe) sont des beatmakers en puissance. Même la belle brochette de groupe d’indie rock flirte allègrement avec l’électronique : Friendly Fires, Crystal Castles, Skip The Use, les Ting Tings, Breton et bien sur les excellents Metronomy.
Avec une carte blanche au label bordelais Banzai Lab et une au collectif ageno-toulousain Noize Resistance, le Garorock invite un grand nombre de jeunes groupes spécialisés dans le dub, le hip hop hybride et la techno sauvage. On en oublierait presque de mentionner la pop raffinée des arcachonnais de Pendentif et le rap bricoleur des bordelais d’Odezenne pour boucler ce rapide tour du programme.

Une programmation qui sort l’artillerie lourde tout en conservant le petit quelque chose maison. On pourrait se plaindre d’un manque de liant. L’équilibre semble précaire entre les découvertes et les grands noms, les horaires feront le reste. Un énième rappel que programmer un festival, c’est un peu comme une partie de Jenga.

Thomas Guillot

Festival Garorock
Plaine de la Filhole, Marmande
Du 8 au 10 juin 2012
Prix : 42 euros pour un jour, 70 euros pour deux jours, 99 euros pour trois jours (camping inclus)
Crédit photo : Garorock