Après deux semaines et demie de sports intenses, l’heure est au repos, et à la préparation des Jeux paralympiques. Si les athlètes ne seront pas les mêmes, les arbitres et juges, eux, ne vont pas beaucoup changer. Philippe Lafourcade, président de Pays Basque Athlétisme, arbitre fédéral depuis plus de vingt ans, et spécialiste de l’informatique à la fédération des championnats de France d’athlétisme, faisait partie des 16 juges de Nouvelle-Aquitaine convoqués pour les Jeux olympiques, sur les 240 appelés pour les Jeux en France. Il sera aussi présent lors des Jeux paralympiques.
Les Jeux olympiques, un événement à part
Mais comment se passe la sélection pour arriver jusqu’aux JO ? Les arbitres en Nouvelle-Aquitaine ont été choisis en fonction de leur compétence et de leur assiduité. Leurs profils sont ensuite transmis à la fédération nationale, et c’est cette dernière qui accepte, ou non, la proposition de la ligue régionale. À noter que chaque sport possède un quota d’arbitres. A Paris, Philippe Lafourcade a arbitré de nombreuses épreuves d’athlétisme, comme la finale du triple saut féminin, la finale du saut en longueur masculin, ou encore la finale du triple saut masculin.
Pendant une épreuve, les juges et arbitres vérifient que tous les sportifs respectent les règles, mais leur travail commence bien avant le début de l’épreuve. Ils doivent s’assurer que le lieu de l’épreuve soit totalement prêt pour accueillir les athlètes. Pendant l’épreuve, ils restent attentifs à toutes les modifications que pourrait recevoir la piste, pour assurer une bonne équité. Enfin, à la fin de chaque épreuve, ils font en sorte que le terrain soit le même qu’au début. Philippe Lafourcade, lui, se charge principalement d’envoyer les athlètes sur la piste, via le panneau d’affichage. C’est le reste de son équipe, composé d’une dizaine de personnes, qui se charge du reste.
Avec 60 000 personnes dans les tribunes, c’est difficile de pouvoir communiquer entre nous. Le public est extraordinaire !
“Pouvoir participer, c’est le top. C’est vraiment ça, le top niveau”, admet-il. Grâce à son expérience, Philippe Lafourcade n’a pas vraiment ressenti de pression vis-à-vis de cet événement mondial. Mais la chose qui l’a le plus marqué, c’est l’ambiance du Stade de France. “Je vous assure que quand on est sur le terrain et que nous, du côté informatique, on est pratiquement contre les tribunes du Stade de France avec 60 000 personnes, c’est difficile de pouvoir communiquer entre nous. Le public est extraordinaire ! Et il n’y a pratiquement que des spécialistes dans le public, des Anglais, des Espagnols, toutes les nations, ce sont les Jeux olympiques, ça engendre beaucoup de personnes qui viennent de tous les pays”.
Les Jeux, une énorme récompense
Il considère aussi ces Jeux comme une récompense, presque tombée du ciel, “on le fait qu’une fois dans sa vie et encore on a eu la chance d’avoir des Jeux olympiques en France. C’est un peu la récompense d’années de bénévolat”. Une récompense qui se traduit aussi par les retours des arbitres internationaux. Sur chaque épreuve, un arbitre, ou juge, international coordonne en quelque sorte le bon déroulement des épreuves. Philippe Lafourcade ne s’en cache pas, lui et son équipe ont été félicités. “On a eu les félicitations de critiques dans la semaine qui nous ont dit que c’était le top du top. Sur l’une des épreuves, une juge australienne nous a même remis un petit cadeau venant de chez elle. On ne voit ça qu’une fois dans une vie”.
Philippe Lafourcade sera présent aux Jeux paralympiques (28 août – 8 septembre) au côté des athlètes dans le village olympique, là où, pour les JO, ses compères et lui-même étaient logés à l’écart des sportifs et sportives.