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L'ÉDITO

 par Cyrille Pitois Cyrille Pitois
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05/08/2022

L’été, la télé s’en fout

Pendant l’été, la télé prend des vacances. Ceux qui la font y ont droit aussi. Mais ceux qui sont privés de vacances et n’ont parfois que la télé pour remède contre la solitude ou la souffrance, sont condamnés pendant deux mois à une indigestion de rediffusions.

La télé devenue populaire dans les années soixante, au point de pénétrer tous les foyers et de rester branchée sur le monde pendant des plages horaires de plus en plus longues, peut apporter le meilleur. Ouverture aux cultures de la planète, reportages dans les quartiers de nos villes, chez nos éleveurs ou vers les contrées les plus lointaines, images de rêve, débats politiques et culturels, éducation à la littérature, à la cuisine ou à la décoration, mise en scène de l’amour : il n’y a pas beaucoup de champs de la vie quotidienne que la télé n’a pas investi, soit pour en montrer le meilleur… soit pour en caricaturer le pire.

Et voilà qu’arrive l’été. Certes, la belle saison, les soirées tardives ou les périodes de vacances peuvent détournés le téléspectateur de son assiduité habituelle à la lucarne magique. Mais il y a tous ceux pour qui les habitudes ne changent guère en juillet et août. La télé reste leur fidèle compagnon de route, qu’ils soient en lutte contre maladie, la solitude ou plus classiquement l’ennui. C'est rarement un un choix.

Pour ceux-là, la télé ne sait proposer en été que de la bouillie de rediffusion. A côté des classiques en noir et blanc que les jeunes générations partagent avec leurs parents autour des répliques cultes de Louis de Funès, Bourvil ou Lino Ventura, pourquoi faut-il se contenter de séries déjà vues pendant l’hiver, de talk-show complètement décalés par rapport à la saison, d’émissions rediffusées façon pot pourri des meilleures séquences pendant que l’animateur vedette est parti se ressourcer au soleil ? Même les journaux télévisés nous resservent des reportages déjà diffusés pendant la haute saison. Ils se trahissent avec des intervenants qui portent le bonnet de laine ou le masque anti-covid. Ostensiblement pas d'actualité.

A supposer que l’actualité soit moins dense pendant l’été, pourquoi ne pas porter un peu plus loin le regard et la caméra ou différemment? Comme si il n’y avait pas assez de jeunes talents à qui offrir l’opportunité de s’exprimer pendant que les seniors et les installés prennent de légitimes vacances.

La course à l’audimat est-elle aussi en vacances ? En tous les cas, ceux pour qui la télé est le remède contre la solitude ne méritent pas une telle sous-considération estivale.  

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