icone plume

L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
08/04/2013

La décentralisation à l’épreuve du syndrome alsacien

Sans doute n'était-il pas si aisé que cela de convaincre les électeurs du Haut-Rhin, entre Colmar et Mulhouse, qu'au nom d'une Alsace plus forte et qui sait, peut être plus économe des deniers publics, il était judicieux de se marier avec leurs voisins du Bas-Rhin (1). Et ceci sous le magistère d'une capitale régionale nommée Strasbourg. Un parfum d'Europe, de trop d'Europe pour l'électeur des deux Fronts qui, au fond, s'entendent si bien pour hisser les couleurs dans une vision de l'avenir qui, pour le coup, doit bien amuser les voisins allemands, sitôt franchi le pont de Kehl... Une Allemagne à qui les alliés ont rendu un immense service, à la fin de la guerre, en lui imposant une décentralisation qui pour beaucoup est à la source de la meilleure résistance qu'elle oppose, aujourd'hui, à la crise.

Sans doute l'UMP qui tient le pouvoir, Région et départements en Alsace, n'a t-elle pas été servie par l'extraordinaire rejet de la la classe politique que suscite l'affaire Cahuzac et ses prolongements, et n'a t-elle pas réussi, non plus, à trouver les bases d'un vrai consensus local pour s'embarquer dans une consultation de type institutionnel qui ne fait pas vibrer les citoyens.

Le résultat, en tout cas, est le signe que l'acte III de la décentralisation qui devait être une priorité de la République revue par François Hollande, ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices. Déjà, il était acquis que le chantier en cours venait d'être découpé en trois parties et qu'il prendrait plus de temps que prévu. S'il considére, comme il se doit, ce résultat du référendum alsacien, le président, le gouvernement et sa majorité, doivent entreprendre dans le pire des contextes un grand, très grand, effort d'explication pour convaincre les Français de l'opportunité d'avancer sur le terrain de la décentralisation. Expliquer que les Régions sont les mieux placées pour refonder les bases d'une économie productive, que les Villes capitales, en se développant, ne vont pas accaparer les moyens financiers nécessairement de plus en plus comptés. Enfin, que les départements, distributeurs d'une aide sociale que l'Etat leur attribuera au compte-gouttes, continueront quand même à jouer leur rôle dans une France où la pauvreté grandit, chaque jour davantage. Un sacré challenge à relever en pensant qu'après les élections municipales du printemps 2014, viendra le temps des régionales et départementales un an plus tard, en 2015.

1. Ils ont dit non à la fusion avec 55,74% des suffrages contre 67,53% de oui chez les électeurs du Bas-Rhin.

 

Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

A lire ! Éditos précédents