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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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13/02/2011

L’Europe aux abonnés absents

Et, pendant ce temps-là, la France qui cherche du boulot, se bat et s'accroche n'a jamais eu autant besoin que ses dirigeants montrent l'exemple, qu'ils sachent expliquer que rien ne sera plus comme avant, que la mondialisation est irréversible et qu'il faut concentrer tous nos efforts pour que notre économiepuisse y tenir sa place.

Tel devrait être le cœur du prochain débat de l'élection présidentielle. Dans un an. Hélas, à voir comment les uns et les autres s'y préparent, il y a tout lieu d'être inquiet. Le populisme de gauche comme de droite bat déjà son plein - le spectacle commence ce 14 février avec le showLe Pen-Mélenchon - ; on s'apprête à jeter l'Europe par dessus bord alors que nous n'en avons jamais eu autant besoin, l'Allemagne s'émancipe de plus en plus au sein du « couple » franco-allemand toute occupée à muscler son économie déjà remarquablement exportatrice, l'Angleterre ne s'intéresse à cette même Europe que pour continuer à en tirer le meilleur profit financier. Faut-il rappeler que l'Union s'est donnée un traité et même un président qui a vocation à rester aux abonnés absents ?
Sombre tableau dira-t-on ? Certes, mais comment oublier que des hommes et femmes politiques, sans parler des pères fondateurs,ont cru à cette Europe, qu'ils lui ont consacrée imagination et conviction. Ils s‘appelaient Paul-Henri Spaak, Simone Veil, Willy Brandt, Valéry Giscard d'Estaing,Helmut Schmidt, Raymond Barre, Jacques Delors, François Mitterrand, Helmut Kohl ... Cherchez, au plus haut niveau, des dirigeants européens dont le nom, aujourd'hui, évoque l'ambition européenne : Angela Merkel ? Elle fait les figures imposées mais pense à autre chose, Nicolas Sarkozy : il n'a de l'Europe que la vision du ministre de l'intérieuret du budget qu'il fût, David Cameron : il a fait campagne contre l'Union, Sylvio Berlusconi : il a bien trop à faire avec l'AC Milan et la petite vertu, José Luis Zapatero : l'Espagne a pris tout l'argent qu'elle pouvait espérer y trouver et l'Union est aujourd'hui son bouclier contre la spéculation... Aucun de ces dirigeants ne porte, en ces années dites de sortie de crise, l'ambition européenne pourtant tellement importante, si chacun de nos pays veut continuer à exister dans un monde qui se réveille partout. Et face à une Chine surpuissante qui achète la terre entière.
Oui le réveil devrait être européen et on attend celle ou celui qui osera défendre pareille ambition lors du rendez vous crucial de 2012.

Joël Aubert
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