L'ÉDITO
par Joël AUBERTL’Euro comme un besoin d’être ensemble
Selon la formule consacrée il fallait un vainqueur : le Portugal, sauvé par son brillant gardien de but, a mis fin au rêve des Bleus que l'on ne pensait pas, au début de la compétition, capables d'aller aussi loin, et jusqu'en finale. Sur le plan sportif, on retiendra ce qu'à longueur de semaines les médias spécialisés ont affirmé sans cesse, la solidarité dont les joueurs ont fait preuve, d'un match à l'autre.
Cet état d'esprit là, ce goût d'entreprendre, ensemble, venant de professionnels en général fortunés, a été vécu comme un moment de bonheur simple dans un pays en manque d'ambition collective, de projet fédérateur. Un pays si souvent entretenu dans le culte des mauvaises nouvelles et qui, le temps d'une compétition, les a quelque peu chassées de sa vie quotidienne. Ainsi en a toujours été la place du sport collectif dans l'imaginaire de nos sociétés.
Que le pouvoir politique songe à en tirer quelques bénéfices, et ce dimanche encore le premier ministre s'est essayé dans le genre, ne surprendra personne. Pour autant, il serait surprenant que cela change le cours de l'histoire et que le feuilleton du vote de la loi El Khomri qui touche à sa fin redonne des couleurs à l'équipe gouvernementale.