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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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18/08/2013

Nos Estivales: Font de Gaume ce patrimoine de la Vézère à découvrir alors qu’il en est temps

Justement, ce matin, rendez vous était pris, réservation faite, pour une visite à Font de Gaume. Précieux sésame s'il en est, lorsque l'on sait que la grotte qui s'ouvre sur la découverte de l'art pariétal, ne peut accueillir que quatre vingt visiteurs par jour et qu'elle est un haut lieu de la connaissance de " l'art des cavernes ". Et ceci en vraie grandeur, ce qui n'est plus possible à Lascaux mais que le fac similé de Montignac a popularisé, de façon remarquable. En attendant que Lascaux IV ne voie le jour et permette de franchir une étape nouvelle de l'accès à la connaissance universelle de ces trésors.

Pourquoi ne pas le confesser ? ...Nous sommes entrés à Font de Gaume franchissant, courbé, le "Rubicon", le cœur tremblant, en pensant à ce que nous ressentîmes naguère à Lascaux. Font de Gaume, comme notre guide nous l'a fait comprendre, d'emblée, c'est une chance à ne pas laisser échapper car les œuvres, en l'état, s'offrent à notre admiration incrédule. Ultime endroit où on peut encore accéder, de visu, aux peintures polychromes, suivant le faisceau lumineux d'un homme humble, et passionné de faire partager son savoir et ses doutes. La frise des bisons, conservée sous l'argile puis dégagée et révélée dans sa plénitude après qu'une partie de la grotte ait été excavée, est un point d'orgue mais c'est surtout le cheval dessiné, dont le corps épouse le relief du rocher de la grotte, qui suscite notre admiration. En effet, l'artiste de la Préhistoire, il y a quelques 15.000 ans, à moins que ce ne soit 18 ou 20.000, avait, à sa façon, inventé la «  3 D ».

Cette plongée dans le temps, riche d'interprétations, cette superposition d'oeuvres dessinées et peintes sur les parois, cette émotion que l'on partage, à voix basse, dans ce lieu qui s'enfonçe à quelques douze mètres sous le rocher et que l'abbé Breuil avait, là, sans doute ressentie une trentaine d'années avant de découvrir Lascaux, sont une manière de privilège joyeux. On en ressort, plus serein et humble à la fois. Et, à deux pas de là, si on ne l'a déjà fait, il faut se donner le temps de découvrir le Musée national de la Préhistoire, riche de collections exceptionnelles qui aiguiseront votre curiosité. La nôtre y est née il y bien trente ans et,  que le lecteur m'en excuse, il ne me semble pas qu'elle s'érode.

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