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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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26/02/2017

Défendons notre agriculture, nous-mêmes, par notre comportement.

Il ne s'agit pas pour autant de jeter aux orties une agriculture productive dont l'activité, encore dépendante des aides de la PAC, est le plus souvent liée aux marchés européens et mondiaux. On voit bien, dans des années aussi calamiteuses que l'an passé pour la production de céréales, la fragilité de cette économie, d'essence spéculative. Mais, au-delà de ce constat, le temps est plus que jamais venu de réorienter notre agriculture vers un modèle d'exploitation où la qualité des produits, leur origine, la maîtrise de la commercialisation sont synonymes de valeur ajoutée. De revenu pour l'agriculteur. La percée du Bio dont il est significatif, qu'à côté des enseignes spécialisées qui se développent, la grande distribution lui ouvre ses rayons, confirme une évolution de l'attitude des consommateurs pour qui le prix le plus bas n'est plus, autant que cela le fût, le seul critère de choix.

Dans une région comme notre Nouvelle Aquitaine, première région agricole d'Europe en valeur, où l'on a su de bonne heure privilégier les productions sous signe de qualité plutôt que d'encourager une agro-industrie à vocation exportatrice comme cela a été le cas dans le Grand Ouest, les agriculteurs s'en sortent mieux ou moins mal, exception faite des crises sanitaires qui, elles-mêmes, interrogent certains modèles de production.

Désormais le temps est venu d'aller plus loin et plus vite. Et de raisonner, aussi, dans le cadre de la décentralisation qui donne aux régions des compétences plus fortes en matière économique. Les aides doivent évoluer pour accompagner les mutations, à la fois sur le plan technique et financier car passer d'un modèle de production à un autre ne se décrète pas du jour au lendemain. On le sait pertinemment en viticulture, où la conversion du conventionnel vers le bio nécessite expertise et soutien financier. Les enjeux sont considérables pour maintenir, non seulement des emplois de proximité mais aussi conforter l'agriculture dans sa mission de gardienne des équilibres naturels, de témoin vivant des territoires.

Oui ! Défendre et soutenir, y compris par son propre comportement de consommateur, nos agriculteurs, c'est une grande cause et, nous ne le mesurons pas suffisamment, une alternative intelligente aux excès d'un libéralisme dont certaines grandes productions – on pense au lait – sont dépendantes, dans des pays - n'est-ce pas les Pays-Bas ? - qui n'ont pas comme le nôtre un patrimoine exceptionnel à sauvegarder.





















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