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L'ÉDITO

 par Joël AUBERT Joël AUBERT
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01/10/2007

Alain Juppé aux bordelais: je vous ai compris

Alain Juppé n'a pas tort de rappeler que le mandat de maire est d'une toute autre nature que celui de député. Il transcende souvent les clivages politiques, exprimant la qualité d'un lien qui, au fil du temps, s'établit entre l'élu et la population. Ayant surmonté le choc profond qui a suivi sa défaite aux législatives de juin, Alain Juppé a décidé de faire de cet échec le levier de son futur combat électoral. Et de se consacrer à "sa" ville, à l'exclusion de tout autre mandat: comprenons qu'il envoie, déjà, un signal aux bordelais en les assurant qu'il a bien reçu le message du printemps passé. En frappant les trois coups de sa pré-campagne, cinq mois avant l'élection municipale, et en la plaçant sous le signe de la "proximité", il s'avance sur un terrain où la gauche critique le plus son bilan, l'accusant d'avoir privilégié le Bordeaux historique, celui des somptueuses façades XVIII. Et il pense, bien entendu, aux électeurs centristes, ceux du Modem, dont certains ont fait en juin la courte échelle à Michèle Delaunay. La constitution de la liste conduite par Alain Juppé témoignera, plus que les seules intentions, de cette volonté et du renouvellement des cadres de l'équipe municipale.

En attendant de la découvrir, on est impatient de connaître, désormais, la décision d'Alain Rousset, c'est à dire le jour et l'heure de sa candidature. En effet, personne n'imagine qu'il puisse maintenant renoncer à affronter Alain Juppé, surtout depuis que Philippe Dorthe s'est rallié à l'idée de sa candidature. Le président socialiste de la Région Aquitaine, dès que fut connue la défaite d'Alain Juppé, rêvait de partir à la conquête du Palais Rohan. Le voici en situation d'être le candidat de gauche que le PS pense être, seul, en mesure de mettre fin à la suprématie de la droite. Depuis soixante ans. C'est à dire quand Chaban, au lendemain de la Libération, a été envoyé en terre de mission par le général de Gaulle. Le défi est sans doute excitant mais la victoire est loin d'être assurée. D'abord, parce que la sociologie d'une ville -celle de Bordeaux l'oriente plutôt à gauche - n'est pas la garantie absolue d'un vote résolument politique lors d'une élection municipale, ensuite parce que la bilan du maire sortant est loin d'être négligeable, comme les Verts de Pierre Hurmic ne manquent pas de le faire remarquer. La bataille à venir promet donc d'être serrée. Au moins peut-on se réjouir que la qualité des deux principaux chefs de file permette une campagne de haut niveau, où il devra, non seulement être question d'urbanisme, de vie sociale, d'égalité des chances mais aussi d'économie. Car l'agglomération bordelaise doit jouer à plein son rôle dune capitale régionale de 700.000 habitants et se doter d'une politique de développement qui, aujourd'hui, lui fait défaut. Un beau sujet de débat en vérité.

Joël Aubert

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