Yannick Boutot, nouveau président du parti radical de gauche, prônant une politique d’alliance


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Yannick Boutot, nouveau président du parti radical de gauche, prônant une politique d'alliance

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 29/06/2019 PAR Anna Bonnemasou

Yannick Boutot a été élu président de la fédération de Gironde du Parti Radical de Gauche le 6 juin 2019, il prend ainsi la succession de Régine Marchand en poste depuis 1996. Une place à laquelle, il le sait, on attend de lui une prise en main des aspects administratifs et organisationnels du parti afin que les hommes d’idées s’élèvent, que les élus, à l’instar de Benoit Biteau député européen depuis 2019, puissent penser et agir. Un rôle qu’il endosse avec lucidité et volonté.

 Un Parti Radical à Gauche 

Mouvement politique de centre gauche, ses statuts le présentent comme « un parti politique républicain qui a vocation à regrouper homme et femme se reconnaissant dans la gauche réformiste, humaniste et laïque » et qui « propose une vision spécifique de l’organisation sociale fondée sur la primauté de l’individu ». A l’époque où les courants politiques sont assimilés aux figures qui les représentent on retient de ce parti Jean-Michel Baylet, président de deux décennies de 1996, à 2016, Sylvia Pinel sa successeure et Guillaume Lacroix nommé président en mars 2019. En Nouvelle-Aquitaine, ils sont quatre conseillers régionaux à siéger sous l’étiquette du PRG: Soraya Ammouche-Milhiet et Benoit Biteau de Charente-Maritime, Régine Marchand et Francis Wilsius en Gironde. Si les élus sont clairement identifiés, la fédération girondine peine encore à établir des chiffres précis quant au nombre de ses militants et adhérents. Une incertitude numérique qui oblige le parti à mettre en place des alliances pour maintenir une présence lors d’élections. Une stratégie assumée mais qui illustre une amère vérité que, déjà au XX° siècle, Jacques Ellul dénonçait : les idées minoritaires voient leur portée proportionnellement réduite à l’audience de leur parti.

 Des valeurs radicales mais modernisées

Ce petit parti, qui se présente ainsi sans en rougir, se veut fidèle aux valeurs du radicalisme. Une étiquette à la résonance particulière. Parce que de radicale à extrême la méprise n’est jamais loin, et que le contexte de cet entre deux scrutin peut pousser à la bévue, il est important de préciser. Préciser donc, que ce radicalisme là, ne l’est que dans sa fidélité aux valeurs républicaines qu’il prône. Parmi elles comptent l’humanisme, les libertés individuelles, et particulièrement la résurgence d’une démocratie par le bas. « Le PRG est fondamentalement attaché aux territoires, à une décentralisation puissante, donc proche des institutions qui l’incarnent auprès des français. Il souhaite redonner le goût aux gens des institutions, du vote » détaille Yannick Boutot. Au titre des autres réflexions du parti, notamment portées par les anciens présidents Baylet et Pinel, le projet d’une VI° République qui reviendrait sur le parlementarisme rationalisé, si cher à la V° et à la Constitution de Michel Debré. Un Parlement fort de nouveau, une décentralisation puissante, des territoires revalorisés, un retour au scrutin proportionnel, un projet qui sonnerait, presque, le retour des Girondins (groupe politique modéré fondé en 1791). Et quand on évoque le souvenir de la Troisième République, habituel signal d’alarme quand on s’approche du régime semi-présidentiel français, le parti ne s’inquiète pas. C’est peut-être en cela qu’il porte encore bien son étiquette de « radical », radical vis à vis de la société actuelle. Pour expliquer les ambitions du parti le nouveau président de la fédération girondine se réfère aux idées de Jérémy Bentham: proposer des choses actuelles pour que chacun puisse vivre mieux et par cette voie améliorer la communauté. Que par l’expression des besoins de chacun le groupe dépasse l’individualisme prégnant de notre société post moderne pour tenter d’atteindre un bonheur commun maximum. Si les termes sont grandiloquents et l’idée semble irréaliste, la volonté existe et passe par des stratégies concrètes comme des projections d’alliance.

 S’unir pour maintenir une présence aux municipales

Face aux élections municipales, l’organisation est la même pour tous les partis: réfléchir à des lignes programmatiques, dresser la liste des sortants, énumérer les mairies où le mouvement a une carte à jouer, puis, rassembler les candidats. Pour le PRG l’exigence est de mise: « des locaux émanant d’une société dans laquelle ils sont ancrés, des gens aux prises avec les préoccupations réelles des citoyens, des associatifs, des volontaires » insiste le président de fédération. Le défi est, comme pour tout groupement politique, de trouver des éligibles portant les valeurs défendues au niveau national, et qui soient des locaux investis dans les territoires. Une fois encore la question de la visibilité resurgit, et avec elle la stratégie des alliances. Des mariages qui sont envisagés notamment avec le Parti Socialiste, ou d’autre groupement de gauche. La Gironde est un territoire vaste et attractif, et à l’approche du scrutin municipal, parmi les nombreuses mairies où le parti souhaite conserver une présence ou s’implanter, Bordeaux devient le centre d’attraction des ambitions de la gauche. Même si, pour l’heure, la capitale de région reste une grande interrogation « on n’y voit pas clair pour déterminer ce que l’on fera » admet l’élu; les réflexions se mettent en place. Des négociations se feront jour, bien entendu. Le risque étant double, entre la précipitation et l’apathie, qui ferait rater une belle occasion… Pour l’heure la prudence est de mise. « C’est une ville pas facile pour la gauche. Il faudra réussir à contrer les individualités de chacun » rappelle Yannick Boutot. Des propos qu’on peut trouver aisés pour le dirigeant d’un groupe qui n’a pas vocation à prendre la tête de liste en Gironde, mais nourrit de véritables espoirs pour la Charente-Maritime, particulièrement La Rochelle, où le parti se sait en territoire, autrefois conquis.

 

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