William March : « Compagnie K »


Editions Gallmeister

William March : "Compagnie K"

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 02/11/2015 PAR Bernard Daguerre

Le livre débute avec la voix de l’ancien combattant, écrivain fictif, qui échange avec son épouse, un soir paisible, devant leur maison, à savourer la fin de journée ; son manuscrit sur la guerre est achevé et elle lui conseille d’enlever le passage sur la liquidation des prisonniers allemands, lui veut le maintenir, elle lui suggère alors de parler par exemple des bombardements aériens, il n’est pas d’accord. Et puis il pense aux anciens champs de bataille si verts et éclatants des couleurs des fleurs et de l’herbe. Sa femme lui dit que c’est bien sûr à cause de la fertilisation des cadavres ; lui pense que « Dieu était tellement écœuré par les hommes et par leur cruauté sans fin les uns envers les autres, qu’il recouvrait les endroits où ils ont été aussi vite que possible ».

« Je veux [écrit-il encore] que ce soit une histoire de toutes les compagnies de toutes les armées… un cercle de douleur sans fin. Ce serait l’image de la guerre ».
On peut dire qu’il y a réussi. C’est terriblement émouvant, grandeur et lâcheté, tristesse et humour, tout l’arc-en-ciel des sentiments humains, la révolte, la bassesse…

Ces récits individuels sont comme une force collective d’un chant choral, poignant et déchirant, d’une écriture qui paraît spontanée jusqu’à la naïveté, de ceux qui ne comprennent rien à ce qui leur arrive, jusqu’à la roublardise et la méchanceté d’autres camarades, de ceux qui savent tirer leur épingle, voire leur baïonnette, de ce « jeu » sanglant.

William March resta traumatisé par la guerre, tout au long de sa vie. Ce roman connut un immense succès aux États-Unis et il faut remercier les éditions Gallmeister de l’avoir rendu accessible aux lecteurs français, quelques 8 O ans après sa parution. Et pour être complet, mentionnons que March écrivit aussi d’autres romans dont Graine de violence paru en Série Noire en 1965 et adapté au cinéma sous le même titre : l’histoire horrible d’une petite fille de 8 ans meurtrière à plusieurs reprises. Ah, humanité !

William March : Compagnie K — Traduit par Stéphanie Levret — Gallmeister — 259 pages — Collection Totem — Octobre 2015 — 9,90 € 

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle !
À lire ! CULTURE > Nos derniers articles