LES EMPLOIS ETAIENT LA.
Le miracle, c’est qu’alors que rien n’était prévu pour accueillir tant de nouveaux venus, l’Espagne s’est adaptée. Manuel Pérez Yruela, directeur de l’Instituto de Estudios Sociales Avanzados et spécialiste des questions migratoires, considère que « L’Espagne ne s’est pas préparée » pour recevoir les immigrés, mais que « l’infrastructure était disponible ». Concrètement des logements étaient vacants, parce que l’Espagne est en plein boom immobilier ; les écoles avaient des places libres, parce que le taux de natalité espagnol est l’un des plus bas d’Europe ; enfin les emplois étaient là, dans l’agriculture ou les services délaissés par la main d’œuvre nationale.
Du côté des Espagnols, la réaction est globalement positive. Comme partout la xénophobie existe, mais aucun parti ne l’a récupérée pour en faire un programme politique. « 65% des Espagnols considèrent que l’immigration est positive pour l’économie », précise le sociologue.
En fait, l’intégration des arrivants se fait de manière improvisée, sans modèle prédéterminé comme l’assimilation à la française ou la cohabitation culturelle à l’anglaise. Ce qui prime, analyse Pérez Yruela, c’est « la reconnaissance des droits des immigrés à vivre comme les autochtones » et à bénéficier des mêmes avantages sociaux, une possibilité qu’admettent 85% des Espagnols.
Seul bémol pour l’avenir, alors que la dernière vague de régularisation des immigrés par le gouvernement de Zapatero a fait grand bruit, deux Espagnols sur trois estiment que leur nombre commence à être excessif.