Alors que la question des OGM reste en suspens, que celle du développement des puces RFID (radio frequency identification) est à peine esquissée, de nouvelles technologies pouvant générer l’inquiétude des citoyens sont sujets à réflexion du coté des institutions européennes.
Parmi celles-ci se trouve le développement des nanotechnologies, ces techniques de l’infiniment petit, qui permettent de travailler à l’échelle de l’atome.
En effet, ces technologies sont porteuses de promesses et des progrès sont annoncés comme considérables dans de nombreux domaines, mais elles font également l’objet de critiques quant à leurs enjeux et à leurs risques prévisibles, avérés ou supposés. Le développement de ces technologies est également l’occasion de remettre en question la position des sciences et de la libre entreprise dans une démocratie. Se pose alors la question de la place des inventions humaines par rapport à l’homme, et sa capacité à les maîtriser totalement.
Un code de bonne conduite
La Commission européenne a lancé une consultation publique en vue de l’élaboration d’un éventuel code de conduite sur la recherche en matière de nanosciences et de nanotechnologies. Il faut rappeler que le potentiel des nanotechnologies est très important, avec, à la clé, un marché gigantesque évalué à plusieurs dizaines de millions d’euros dans les 10 prochaines années.
Mais l’insertion d’éléments infiniment petits dans toute une gamme de produits, ainsi que dans l’environnement et le corps humain, comporte des risques. Non seulement en termes de pollution mais égalementque sur le plan éthique, car se pose la question du contrôle de ces technologies. Ainsi, des études médicales tendraient à prouver que les nanoparticules présentes dans certaines crèmes solaires par exemple, pourraient présenter un danger pour les voies respiratoires proche de l’effet de l’amiante. Le développement sans contrôle de la recherche sur les nanotechnologies soulèvela question du choix laissé aux populations sur la place des technologies dans nos démocraties.
Autant de questions qui ont poussé la Commission à réfléchir à un code de conduite qui pourrait être adopté par les Etats membres, sous la forme d’une recommandation. Dans le cadre de cette consultation, la Commission demande aux personnes intéressées de lui indiquer si ce texte leur parait adapté et s’il existe, selon eux, des domaines des nanosciences où la recherche ne devrait pas être poursuivie.
La consultation est ouverte jusqu’au 21 septembre.
Le texte de la consultation peut être consulté sur Internet à l’adresse suivante: http://ec.europa.eu/research/consultations/list_en.html
Il est ensuite possible de s’inscrire pour apporter sa contribution au débat.
Un exemple intéressant de la tentative de démocratisation d’un débat à l’échelle européenne.