Vu de Bruxelles : La réforme de l’OCM Vin toujours en chantier


Lancée depuis plusieurs années, une réforme de l'Organisation commune de marché (OCM) de la filière viticole est plus que jamais d'actualité. Elle provoque de vives inquiétudes chez les professionnels, mais semble indispensable au regard des experts

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 19/06/2007 PAR Mathieu Renversade

 Alors encore ministre de l’Agriculture, Christine Lagarde était il y a quelques jours en visite en Espagne et au Portugal, où elle a entre autre abordé l’épineuse question d’une réforme en profondeur de la filière viticole européenne, un projet plus que jamais d’actualité du point de vue bruxellois. Cette réforme sera entreprise, justement, sous présidence portugaise, à partir du 1er juillet.

Des inquiétudes chez les professionnels


Cette réforme inquiète les milieux professionnels, au premier rang desquels les deux plus importantes organisations européennes de producteurs de vins de qualité la CNAOC française (Confédération nationale des producteurs de vin et eaux-de-vie de vin à appellation d’origine contrôlée) et la Federdoc italienne (Confederazione nazionale dei consorzi volontari per la tutela delle denominazione di origine).
Les deux organisations déplorent que la commissaire à l’agriculture, Mariann Fisher Boel, ne semble pas,selon eux, mesurer les conséquences liées à la libéralisation des plantations dans les zones d’appellation. La CNAOC met en garde contre le fait qu’une libéralisation non maîtrisée des plantations provoquera des écarts dans certaines appellations européennes entre les aires délimitées et les surfaces actuellement plantées. Ainsi, les vignobles pourraient passer de 60 000 à 350 000 hectares dans la Rioja, de 61 000 à 120 000 hectares dans les Côtes du Rhône et de 45 000 à 250 000 hectares à Porto. Le nouveau plan de réforme de l’OCM vin pourrait, dans le même temps, préconiser l’arrachage de 200.000 hectares de vigne, afin de réduire les excédents de production. Le chiffre a pourtant été revu à la baisse après le tollé provoqué par la première proposition de 400.000 hectares. Mais cette décision reste d’autant plus critiquée que, de l’avis de nombreux professionnels elle ne résoudra pas les problèmes de la filière et mettra en danger de nombreuses exploitations.

Vers le régime du paiement unique

La Commission prévoit aussi de rendre éligible au régime de paiement unique, à la fois les vignobles maintenus en production et – comme cela est déjà envisagé – ceux ayant fait l’objet d’un arrachage.
Pour ce qui est des pratiques oenologiques, la Commission devrait proposer de mettre fin à la chaptalisation – pourtant défendue par un certain nombre d’Etats du Nord et de l’Est de l’UE – tout comme l’aide pour les moûts destinés à enrichir le vin. L’interdiction de la vinification des moûts importés et des mélanges entre vins de l’UE et vins des pays tiers ne devrait, quant à elle, pas être levée.
Autre source d’inquiétude pour les organisations de producteurs, la volonté affichée par la commission de mettre l’accent sur des mesures de promotion du vin dirigées vers les pays extérieurs au marché européen. Les campagnes d’information axées sur les indications géograhiques (IG) et incitant à une consommation de vin modérée et responsable seraient également privilégiées par Bruxelles.
On est bien loin de la politique de promotion ambitieuse qu’espéraient les professionnels : les quatre régions européennes en pointe dans ce combat, l’Aquitaine, Hessen, La Rioja et Toscana demandent ainsi l’affectation de 10% minimum des ressources financières de l’OCM Vin à un volet « Promotion et communication ». Cela pourrait passer par des mesures ciblées vers les jeunes, les consommateurs, ainsi que l’instauration d’une journée européenne du vin et le développement d’activités oenotouristiques.
Le combat entre ambitions régionales et choix européens est donc loin d’être clos.

M. Renversade

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