Sept migrants de Calais à Saint-Etienne-de-Baïgorry


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Sept migrants de Calais à Saint-Etienne-de-Baïgorry

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Publication PUBLIÉ LE 19/11/2015 PAR Felix Dufour

A compter de ce vendredi, et pour une durée de 3 mois, c’est à dire vers la mi-mars, pendant la période hivernale, le département des Pyrénées Atlantiques apporte donc sa contribution au programme gouvernemental humanitaire d’accueil provisoire de personnes migrantes actuellement présentes dans le secteur de Calais. Il y a bien pire comme destination puisqu’il s’agit du petit village de Saint-Etienne-de-Baïgorry, au coeur du Pays basque, à une cinquantaine de kilomètres de la Côte.

Cette disposition s’effectuera sous la responsabilité de la Direction départementale de la cohésion sociale et du service des étrangers de la Préfecture des Pyrénées Atlantiques et grâce au soutien technique de la municipalité et de son CCAS, auquel le préfet a rendu hommage.

Ce vendredi donc, sept personnes célibataires, (3 Soudanais, 1 Afghan, 1 Tadjik et 1 Erythréen ) seront accueillies dans le Village vacances familles du village de Basse Navarre dont la gestion est confiée à l’association Atherbea. Créée sous le nom d’Association Centre d’Accueil et Foyer Côte Basque, ses missions principales sont l’accueil, l’hébergement et la réinsertion sociale des personnes en détresse. « D’autres migrants seront accueillis dans les jours ou semaines à venir, le centre ayant une capacité d’accueil de 50 places et pourra même recevoir des familles. Cette association Atherbea a été retenue au vu de son professionnalisme et de son importante expérience en matière d’accueil de personnes migrantes comme d’accompagnement et d’insertion sociale de personnes fragiles », a ajouté le préfet. Il s’agit d’un centre de mise à l’abri des migrants de Calais.  La crise migratoire à laquelle l’Europe est confrontée a conduit à une intensification très soudaine de la présence de migrants dans le Calaisis qui cherchent à rejoindre le Royaume Uni. Au-delà des mesures annoncées pour renforcer la présence policière et faciliter l’accès à la demande d’asile en France des migrants, le Gouvernement a décidé que les migrants qui le souhaitent se voient proposer – avant l’entrée dans la période hivernale – une mise à l’abri dans des centres spécifiquement ouverts sur l’ensemble du territoire. En effet, à la suite de la visite du ministre de l’intérieur du campement de Calais le 21 octobre, le principe d’un accueil court délocalisé sur l’ensemble du territoire a été retenu. » 

Cinquante séjourneront au VVF

Si le profil et la situation exacte des personnes accueillies dans notre département ne seront connus qu’à l’issue d’entretiens individuels réalisés dès ce vendredi par l’ Office Français de l’immigration et de l’intégration (OFII), quelles modalités de prise en charge ? Ces structures ne se substituent ni aux places mobilisées dans le cadre de la période hivernale (dont le dispositif 2015/2016 a été présenté début novembre à Pau et Bayonne) ni aux créations en cours de places de CADA (centres d’accueil des demandeurs d’asile). Un encadrement qualifié (3 travailleurs sociaux et 2 veilleurs de nuit) est spécifiquement recruté pour la période d’ouverture du centre qui bénéficie également de la mobilisation des bénévoles de la Croix Rouge, de la Banque Alimentaire, du Secours Catholique. Un bilan de santé sera effectué dès leur arrivée – ainsi qu’une prise en charge des éventuels soins – grâce  l’intervention du Centre Hospitalier de la Côte Basque et sa permanence d’accès aux soins de santé. La totalité des charges de fonctionnement (200 000 euros) se trouve assumée par l’Etat.

Quelle est la finalité de ce centre ? L’hébergement proposé est temporaire (séjour attendu d’un mois en moyenne) car les migrants accueillis n’ont pas vocation à s’installer durablement dans cette structure de mise à l’abri. Au-delà d’un accueil dans des locaux d’hébergement adaptés et d’une prise en charge alimentaire, sociale et médicale, l’intervention de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) permettra de réaliser des actions d’information tant en matière d’asile que d’aide au retour. En particulier, une action d’information visant à dissuader les personnes de se rendre à nouveau dans le secteur de Calais – les passages vers le Royaume Uni étant actuellement impossibles – sera réalisée. Une solution adaptée sera proposée à ces étrangers au vue de leur situation administrative et de leur parcours migratoire : accès à la demande d’asile en France, régularisation et le cas échéant réadmission (remise de la personne aux autorités d’un Etat européen auprès duquel la personne a fait une demande d’asile) ou retour au pays d’origine.
Mais Pierre André Durand de préçiser: « attention, il ne faut pas faire de confusion avec le programme d’accueil sur plusieurs années des 30 000 réfugiés signé par le gouvernement dans un parcours d’intégration, la démarche est totalement différente. Pour le cas présent, il s’agit d’une mise à l’abri provisoire de quelques trois mois, pendant l’hiver. » A ce jour, dans les Pyrénées Atlantiques trois villes ont répondu présent à ce plan gouvernemental de l’accueil de 30 000 réfugiés sur le territoire français: Pau, Mourenx et Hendaye.

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