Le long de la rue Pierre Andron à Bruges, une galerie de portraits, 28 au total, témoignent d’une situation pour le moins singulière… Ces portraits sont ceux des personnels de l’usine familiale trentenaire Létoile, fournisseur de métaux pour l’aéronautique, le bâtiment et la mécanique. Afin d’assurer son développement et sa modernisation, l’entreprise travaille depuis prés de 10 ans, à un investissement sur un nouveau terrain, sur la zone de fret de Bruges. Terrain que doit lui céder Bordeaux Métropole, et sur lequel un permis de construire a déjà été délivré par l’Etat, mais qui, le temps passant, en raison de diverses péripéties administratives et immobilières, est devenu caduque.
Mais, désormais, alors qu’une promesse de vente est signée avec un opérateur immobilier pour l’achat du terrain actuel de l’usine, les services de l’environnement de l’Etat, mettent cette fois-ci, leur véto au projet sur la zone de fret, en raison de la présence d’une espèce protégée de tortues… «D’un côté nous sommes donc priés de nous en aller, mais de l’autre, nous ne pouvons plus lancer le projet sur un terrain sur lequel nous avons déjà investi 350 000 € en architecte et études» se désespère Jean Létoile, fondateur de l’usine. Persuadé de la cohabitation possible entre hommes et tortues, il a revu son projet à la baisse, préservant une bande de 100 m de large en bordure de sa parcelle pour la nidification des animaux. Mais ça ne convainc pas la DREAL. Le dossier est donc désormais entre les mains du Préfet, et il ne reste qu’à attendre… Avec un projet d’investissement de 10 M€ et 28 salariés sur la sellette, l’attente paraît bien longue pour un délai comptable qui se rapproche de plus en plus.