Aurélie Van Den Daele, nouvelle directrice du Centre dramatique national, compte imprimer sa marque et offrir une large palette de spectacles pour attirer différents publics.
« Le Théâtre de l’Union a été le premier centre dramatique national dirigé par une femme Arlette Tiphany rappelle la directrice, je m’inscris dans cette histoire. Cette saison, je me saisis de tout ce que le Théâtre de l’Union a de singularités pour vous proposer un aller vers… Une intrigue libératoire, une station radio, une caverne, des générations qui se croisent, un voyage en réalité virtuelle, une plongée dans un monde sans mots… Un classique rééclairé, un polar politique, des retrouvailles des marionnettes de glace, de la résistance, des avatars, des miséricordieux… »
Festival Zébrures d’automne
La diversité sera le maître mot de ce nouvel opus avec 18 spectacles à découvrir dès le 27 septembre rue des coopérateurs. Dans le cadre du festival francophone « Zébrures d’automne », deux spectacles seront présentés.
Le premier « A coeur ouvert », en coréalisation, a reçu le Prix RFI théâtre 2023. Cette intrigue policière évoque un engagement politique sans faille et la célébration de la liberté journalistique. Ce huis-clos aux ramifications socialo-politiques rend hommage au journaliste Martinez Zogo, enlevé, torturé et assassiné. L’auteur et metteur en scène camerounais Éric Delphin Kwégoué nous plonge dans une histoire inspirée de cet événement tragique. Le second « Aimer en stéréo » de l’Haïtienne Gaëlle Bien-Aimé (4 et 5 octobre) relate un fait divers entendu à la radio par une poétesse haïtienne expatriée aux Etats-Unis.
Immersion numérique
Inspiré d’une visite aux grottes de Lascaux « Caverne » est présentée par le collectif bordelais OS’O (On S’Organise). Ses membres ont créé cette pièce qui prend racine chez nos ancêtres préhistoriques qui racontaient leur quotidien sur les murs des cavernes. Aujourd’hui, des histoires naissent dans des salles de théâtre, nos cavernes modernes. Intrigués par cette étrange similarité, les membres du Collectif vont explorer les points communs entre ces deux univers avec beaucoup d’improvisation (16 et 17 octobre).
Autre curiosité de la saison, « La fin du présent » mis en scène par Julien Dubuc d’Invivo. Les spectateurs, casque sur la tête, se déplaceront en suivant trois histoires courtes du dramaturge belge Maurice Maeterlinck. Dans un monde parallèle, ils vont voyager dans trois espaces, de la salle au hall, pour une immersion numérique inédite qui révélera le monde supra sensible des absents au gré d’histoires d’étranges vieillards, de royaumes menacés et de fantômes. (13, 14 et 15 novembre)
Cette création de Jennifer Cabassu et Théo Bluteau sera jouée à La Mégisserie de Saint-Junien le 21 novembre.
« Brady », une création de la compagnie limousine ATLATL, nous plongera dans la vie d’un ancien champion de bodybuilding qui surveille toujours sa nutrition et continue la musculation, une vie parfaite vouée au culturisme. Jusqu’au jour où son ex lui confie sa chienne Tabu.
Avec « les mots qu’on ne dit pas » mis en scène par Eric Massé, Véronique Poulain raconte son histoire, celle d’une entendante qui a grandi dans une famille de sourds. Une histoire qui a inspiré le film « La famille Bélier » (27, 28 et 29 novembre).
La célèbre pièce de Racine « Phèdre » sera revisitée par Matthieu Cruciani (11,12 et 13 décembre) et magnifiquement interprétée par Hélène Viviès. Elle jouera une Phèdre plus jeune avec une lecture mythique et humaine du texte couplée à une scénographie atemporelle. Mis en scène par Aurélie Van Den Daele sur un texte de Sidney Ali Mehelleb, la pièce « 1200 tours » reviendra à L’Union les 22 et 23 janvier. Cette fable militante naïve et pleine d’espoir nous embarque dans la vie d’une rédaction. Pour cette reprise, le spectateur sera confronté aux fake news et à la manipulation médiatique avec une série de personnages en quête de vérité et de liberté.
D’après Pagnol, Woolf, et autres faits divers
Librement inspirée de la pièce de Marcel Pagnol , « Marius » est une création signée Joël Pommerat avec sur scène, des comédiens qui ont découvert le théâtre en prison (29 30 et 31 janvier). Le jeune homme restera-t-il près de Fanny ou voguera-t-il vers de nouveaux horizons ? L’appel du voyage s’invite toujours au coeur de cette fable provençale.
Avec « Lieux communs », autre ambiance, Baptiste Amann propose un thriller troublant et haletant, un jeu de pistes où la vérité n’est jamais là où on l’attend. Le metteur en scène s’est inspiré d’un fait-divers avec, pour point de départ, le meurtre d’une personnalité d’extrême droite et les soupçons qui pèsent sur l’homme qui a passé la dernière nuit avec elle (13 et 14 février).
La pièce la plus surprenante de la saison devrait être « Les vagues » d’après le roman de la Britannique Virginia Woolf publié en 1931. La metteuse en scène Elise Vigneron met en écho les voix de plusieurs personnages sur une narration au rythme des vagues. Ces hommes et ces femmes racontent leur vie, leurs désirs et souvenirs qui s’envolent.
Ces êtres en train de disparaître ces personnages sont faits de glace, manipulés par des marionnettistes, et fondent au fur et à mesure du récit. Chaque étape de leur vie entraîne un changement d’état de leur corps de l’enfance à l’âge adulte. Une performance scénique et technique à vivre (25, 26 et 27 mars).
La saison se clôturera par le spectacle de sortie des élèves comédiens de l’École Supérieure de Théâtre de l’Union avec la metteuse en scène Ambre Kahan. Le spectacle de sortie de ces 16 élèves sera choral et puissant. Habituée aux grandes distributions, elle a chevillé au corps l’art et l’amour du collectif. Après leurs trois ans d’études, le challenge sera pour eux de faire partager leur aventure (18 et 19 juin).