Un si Proche-Orient à Pessac


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Reporté mais maintenu, le Festival du Film d'Histoire de Pessac invitera le Proche-Orient au coeur de sa 26ème édition.

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 23/03/2016 PAR Solène MÉRIC

Les événements du 13 novembre avaient poussé les organisateurs du Festival International du Film d’Histoire à le repousser… mais pas à l’annuler. La 26ème édition de ce rendez-vous, décidément tristement bousculée avec les récents attentas bruxellois, aura finalement lieu du 31 mars au 2 avril. Si la date a été décalée, et la manifestation un peu écourtée, pas question de modifier le thème, le Proche Orient. Bien au contraire, les organisateurs l’avaient d’ailleurs souligné dès leur décision de reporter le festival.
Et pour cause chaque année, à Pessac, actualité et histoire se répondent et s’éclairent mutuellement au service de la réflexion et du débat. Le Festival du film d’histoire en fait son crédo : « plus qu’un regard sur le passé, il est aussi une fabuleuse et perpétuelle leçon civique et culturelle, avec un ancrage toujours fort dans l’actualité des thèmes choisis chaque année. Le Festival de Pessac est aussi une volonté d’ouverture et de débat où la parole peut couler fraîche et libre », peut on lire sur le site de la manifestation.

22 débats pour mieux comprendre

Ouverture, débat et parole libre à l’image du programme de la soirée inaugurale du 31 mars, qui invite Gilles Kepel, politologue et spécialiste du monde arabe contemporain, pour une conférence sur « la genèse du djihad français », suivie de la projection en avant-première du film « Maintenant, ils peuvent venir » en présence du réalisateur Salem Brahimi et de la productrice Michèle Ray-Gavras.
Une première soirée qui démontre, s’il le fallait que cette 26ème édition, même un peu plus courte, reste fidèle à l’esprit du programme original… Entre actualité et histoire, ce sont 22 débats qui proposent d’échanger, d’apprendre, de mieux comprendre ce Proche-Orient, de tout temps mystérieux. Un mystère qui à la fois séduit et parfois effraie… De la première guerre du Golfe, aux relations Israël-Palestine (en présence notamment Elie Barnavi, historien, essayiste, ex-ambassadeur d’Israël) les débats proposés entre chercheurs, historiens et journalistes sont multiples : Le pétrole a-t-il fait le malheur du Proche-Orient ? Iran et Turquie : empires d’hier, émergents de demain ? Les Kurdes et les enjeux régionaux, Le Proche-Orient, poudrière du monde ? Ou encore, le 2 avril, La démocratie se décrète-t-elle ? en présence Jean-François Fechino, directeur de l’Institut International pour la Paix, la Justice et les Droits de l’Homme, et Haytham Manna, opposant syrien, créateur et porte-parole du Comité de Coordination nationale pour le changement démocratique.

70 films: des inédits, des incontournables et des (re)découvertes

Autant de questions que le Festival éclairera grâce à ses invités nombreux, mais aussi à travers les 70 films dédiés au Proche Orient, dont certains en avant-premières, qui seront projetés durant les 4 jours du Festival… Un regard cinématographique large, proposant tant des avant-premières tels que les documentaires « Protestants de France » ou les « Champions d’Hitler », que des longs métrages des années 60, tels que La vache, film Iranien de Dariush Mehrjui (1969) ou encore le fameux Lawrence D’Arabie de David Lean (1962). Quatre jours aussi pour voir ou revoir des incontournables tels que Taxi Téhéran de Jafar Panahi, Persepolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, Les Femmes du bus 678 de Mohamed Diab, mais aussi et peut être surtout de se laisser aller à de nombreuses découvertes cinématographiques. Des projections qui donneront parfois lieu à des rencontres avec les réalisateurs des films, et seront en tout cas, toujours l’occasion de découvrir un Proche-Orient aux multiples facettes. Des pays et des cultures bien plus riches et précieux que les poseurs de bombes, preneurs d’otages, destructeurs de sites antiques ou autres fondus de la kalachnikov, essaient de nous faire croire.

Mais à tout ce riche programme, s’ajoute également bien sûr les programmations des 2 sections de films en compétition pour le Prix du film d’histoire de Pessac : 10 dans la catégorie fiction et 14 dans la catégorie documentaires inédits et, enfin, dans le cadre du panorama du documentaire, 10 autres documentaires, déjà diffusés en salle ou à la télévision seront projetés à l’auditorium de la médiathèque Jacques Ellul.

Portraits en noir et blanc

Enfin, entre deux débats ou de séances, deux expositions viennent encore un peu plus enrichir le Festival pessacais. Place de la République d’abord: « Syrian Eyes of the World » présente en photographie des femmes, des hommes, des enfants, anonymes ou célèbres, de confessions et de milieux différents, tous liés à leur pays natal : la Syrie. De Montréal à Istanbul, en passant par New York, Beyrouth, Alep et Chatila, ils sont les portraits en noir et blancs de Syriens de la diaspora et de Syriens en Syrie, dont les regards ont été captés par des photographes syriens.
La seconde exposition mêle BD et Histoire, en lien avec le Café BD du samedi 2 avril en présence d’Antonin Dubuisson et d’Allain Glykos, auteurs des deux bandes dessinées dont les planches sont exposées au 3ème étage du cinéma Jean Eustache. « Manolis » et « Ernest, souvenirs de Cilicie », sont deux bandes dessinées qui offrent toutes deux un regard original sur un pan méconnu de l’histoire de l’Asie mineure au début du XXe siècle.

Toute la programmation sur www.cinema-histoire-pessac.com/

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