On imagine la surprise des pêcheurs qui ont aperçu, ce phoque à 200 kilomètres de la mer. Les raisons de sa présence sur les bords de la Dordogne sont multiples. « La raréfaction de la nourriture dans l’estuaire de la Gironde et l’augmentation de la population des phoques auraient amené l’animal à quitter sa tribu », explique Willy Dabin, du Centre de recherche sur les mammifères marins (CRMM) de La Rochelle. Une hypothèse confirmée par Frédéric Dhermy. Selon le directeur du centre piscicole des eaux de Queyssac, il a sans doute suivi un banc d’aloses qui allaient pondre dans une gravière de la Dordogne. Une nourriture, que les phoques apprécient tout particulièrement.
La qualité des eaux de rivière en question
Mais, pour autant, le phénomène n’est pas si exceptionnel. « La dégradation des eaux des rivières a rendu le phénomène rare, mais il était courant de voir des phoques et même des dauphins remonter certaines rivières à la recherche de nourriture », rappelle Willy Dabin. Ainsi, en 2006, un autre phoque avait été observé dans l’Isle, à 30 km de la position du phoque actuel. C’est donc une bonne nouvelle concernant l’état des eaux des bords de la Dordogne. Que les amateurs de ce mamifère ne s’inquiètent pas. Le phoque va rester dans son milieu naturel. « Il n’y a pas de raison, s’il n’est pas en danger, d’intervenir », précise-t-il. Il est même conseillé de ne pas trop s’approcher du phoque, car s’il est d’un témpérament doux, à moins de deux mètres, se sentant menacé, il peut mordre.
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