« L’eau est un élément important de la culture de la fraise. Et à l’heure où les charges augmentent sur nos exploitation, il est essentiel de chercher toutes les pistes d’économie et la facture d’eau en fait partie. Alors quand les techniciens de la chambre m’ont proposé d’expérimenter un système pour quantifier l’eau d’irrigation, j’ai de suite accepté, témoigne Thierry Bauchiero. Installé depuis 1986 à Salon de Vergt, il exploite 20 hectares dont 2 hectare en fraises, framboises et a un atelier de canards. 100 % de la culture de fraises est hors sol.
Plusieurs raisons conduisent à rechercher une optimisation de sa conduite de l’irrigation : Mieux appréhender l’état hydrique du sol par une mesure régulière ; répondre au mieux aux besoins en eau des plantes, diminuer les coûts de production par une gestion raisonnée des traitements et de l’eau ; fiabiliser les déclenchements et arrêts d’irrigation, diminuer les impacts négatifs sur l’environnement.
Réelle possibilité d’économie d’eau et d’engrais
La chambre d’agriculture a installé à partir du printemps 2013, une station pilotage de l’irrigation. La transmission des données se fait de manière automatique part wifi. » L’objectif de départ de Thierry Bauchiero était de limiter sont apport en eau et de réaliser ainsi des économies, » souligne Nathalie Deschamps, conseillère spécialisée à la chambre d’agriculture de la Dordogne. L’outil de pilotage comprend différents matériels de mesure, les deux pluviomètres automatiques, les quatre tensiomètres et les deux thermomètres installés dans le rang. Grâce aux pluviomètres, on obtient la mesure réelle du drainage. Au bout du rang, l’eau de drainage est mesurée et collectée. On détermine ainsi en fonction des arrosages, le niveau de saturation hydrique en prenant en compte la température du substrat. Au terme des deux premières années, Thierry Bauchiero est plutôt satisfait. « Dans cette expérimentation, on peut aller plus loin et mesurer également les fertilisants réellement consommés par les plants. Je sais ce qui rentre dans le sac de substrat mais ce qui m’intéresse, c’est de savoir ce qui sort. Pas la peine d’en mettre plus quand le substrat est saturé et que les plants ont déjà tout ce qui leur faut. A première vue, il y a une réelle possibilité d’économie à la fois sur l’eau et les engrais. »
L’avenir, piloter à distance les apports en eau et en engrais
Après deux salsons d’expérimentations sur le drainage, Thierry Bauchiero a ajouté en mars dernier des sondes, une douzaine au total, une pour chacune de ses parcelles, pour relever le PH et la conductivité dans le pluviomètre d’apport et de drainage et dans le substrat. A l’aide de son smartphone et dune application informatique, le producteur de fraises et de framboises peut consulter les données informatiques d’une sonde. Il souhaite aller plus loin en ayant la possibilité de consulter l’ensemble des données informatiques sur l’ensemble de ses parcelles en temps réel sur son téléphone. Cela devrait être possible d’ici quelques mois. « A l’avenir, il faudrait que cette application puisse nous permettre à partir de notre téléphone de piloter à distance le système d’irrigation et de fertilisation, même en cas d’absence de l’exploitation. Ce serait de la haute précision pour ces cultures hors sol. »