Les opposants à la nouvelle loi espagnole qui restreint fortement le droit à avorter ont fait entendre leur voix ce samedi 1er février dans toute la France. Paris a concentré des dizaines de milliers de manifestants, mais Bordeaux n’a pas éte moins ferme. Un millier de personnes ont défilé à l’appel, notamment, de l’association Osez le feminisme (850 manifestants selon la Prefecture et 2000 d’après les organisateurs) ont marché de la place de la Comédie jusqu’au Consulat Espagnol, rue Notre-Dame à Bordeaux. Ils critiquent le texte qui empêchera désormais en Espagne d’avorter librement. La grossesse pourra seulement être interrompue en cas de viol ou si un risque grave existe pour la santé physique ou psychique de la mère. Dans les deux cas, les femmes enceintes auront besoin de deux certificats médicaux pour le démontrer. La malformation du foetus ne garantira pas non plus la possibilité d’avorter. Rappelons que jusqu’à présent il était possible d’avorter librement jusqu’à 14 semaines de grossesse en Espagne.
Solidarité et crainte de la contagion
Frédéric, étudiant de 23 ans qui a participé à la manifestation de Bordeaux, considère qu’il faut exiger que le droit à l’avortement libre reste en vigueur en Espagne. « Si jamais ce droit est remis en cause dans la péninsule, peut-être que demain ça sera en France et ailleurs », a t il estimé. Comme lui, Maria Luisa Vegas, de 72 ans et fille d’immigrants qui avaient fui la dictature franquiste, s‘est montrée étonnée lors de la manifestation du fait que les espagnols, « qui étaient à la pointe de combat pour l’IVG », puissent reculer en ce domaine. Du point de vue de Ilia Villate, étudiante Erasmus à Bordeaux en provenance de Vitoria (Espagne), il s’agit d’une loi hypocrite. « Ce n’est qu’une nouvelle réduction des droits sociaux envers certains citoyens. Ceux qui ont de l’argent pourront avorter (en se rendant à l’étranger notamment), pas les autres. Ils (la droite espagnole) seront les premiers à pouvoir le faire ».
Interrogé par Aqui.fr le Secrétariat du Consulat Espagnol à Bordeaux a confirmé que les féministes auront un rendez-vous avec le consul, Germán Zurita y Saenz de Navarrete demain, ce mardi 4 février. Il a par ailleurs refusé de prendre position concernant la manifestation.
Toutefois, et malgré la manifestation massive qui a eu lieu à Madrid ce même samedi, le ministre de la Justice et auteur du texte, Alberto Ruiz-Gallardón, a réaffirmé quelques heures plus tard chez nos confrères de la presse espagnole que le gouvernement ne reviendrait pas en arrière.