Trois questions à Germain Sahry, fondateur de la communauté Emmaüs Pau-Lescar, la plus grande de France.


Vianey Lorin | Aqui

Trois questions à Germain Sahry, fondateur de la communauté Emmaüs Pau-Lescar, la plus grande de France.

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 29/04/2011 PAR Olivier Darrioumerle

@qui ! : Comment la communauté de Pau-Lescar est-elle devenue la plus importante communauté Emmaüs de France ?

Germain Sahry : Lorsqu’on a déménagé de Mirepeix en 1987, on avait 10000 euros en poche et 1,5 hectare de terrain. Aujourd’hui, on a atteint la taille maximale de 11 hectares avec une dynamique de village autour de la déchetterie. On a voulu être une entreprise à vocation sociale, rentable, mais pas productive. On n’est pas allé au casse-pipe. Pour être constructif il faut une organisation et une bonne gestion. Créer une communauté n’est pas un délire créatif. On ne plante pas bêtement des rangées de légumes pour satisfaire à une image d’Épinal. 

@qui ! : Existe-t-il un profil type du compagnon d’Emmaüs ?

Germain Sahry : Qu’ils soient de l’ENA, de la fac ou qu’ils sortent de tôle, ici, on ne leur pose pas de questions. La seule chose qui importe c’est qu’ils aient envie de construire quelque chose, de porter un projet. C’est une histoire de personnes qui croient en une utopie. On a risqué l’utopie avec et pour des hommes.  De consommateurs, ils deviennent acteurs de la communauté puis auteurs de leur vie. En étant les auteurs de la maison de leur rêve, Stan et Angèle reconstruisent leur « je ». Pour cela on n’a pas demandé un conseil d’administration ! C’est la lenteur qui tue l’utopie. La communauté a évolué grâce à des décisions prises dans l’instant.

@qui ! : Comment peut-on être reconnu par les autres quand le statut de marginalité colle à votre image ?

Germain Sahry : Nous sommes un acteur incontournable de la société paloise, ne serait-ce qu’avec la déchetterie. Nous sommes aussi en partenariat avec la justice pour accueillir dans la communauté les personnes condamnées à des Travaux d’Intérêt Général. C’est ce que l’on appelle "l’accueil inconditionnel". Sur le plan culturel, on auto-finance le festival Emmaüs. Nous organisons aussi de nombreuses conférences. Nous avons de bons contacts avec les municipalités, sans jamais avoir reçu un centime de subventions de leur part. Le quartier expérimental d’Ossau construit avec des matériaux de récupération doit être inscrit prochainement dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la commune de Lescar. C’est très important pour nous de sortir du statut de marginalité car on peut se joindre à la leur réflexion et apporter notre originalité.

photo : aqui

  Olivier Darrioumerle 


Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle !
À lire ! SOCIÉTÉ > Nos derniers articles