C’est désormais certain, la ligne D, et ses 9,8 km entre les Quinconces et Cantinolle à Eysines, verra bien le jour dans la continuité de l’actuelle ligne C. Pour preuve des réunions publiques de présentation de chantier font désormais le tour des quartiers concernés par la future ligne. Ce mercredi, au marché de Lerme, s’ils ont écouté avec attention les explications de Cécile Rénier, chef de projet ligne D pour la Métropole, les habitants du quartier de Tourny à Marie Brizard, venus nombreux, ont également bien su saisir l’occasion qu’on leur offrait de prendre la parole. Et pour certains, avec un tantinet d’inquiétude. « Combien restera-t-il de stationnements après les travaux ? Quel sera le sens de circulation dans ma rue ? Qu’en est-il des pistes cyclables ? Mais alors, ça signifie que nous n’aurons plus de bus…? Et pendant les travaux qu’en sera-t-il de mes livraisons professionnelles ? Et pour la collecte des ordures ? »
Autant de questions, et bien d’autres, auxquelles techniciens de la Métropole de Bordeaux, élus, dont Anne-Marie Cazalet, maire adjoint du quartier Chartrons, Grand-Parc et Jardin public, et représentants du maître d’œuvre TIZYA se sont appliqués à répondre, au cas par cas, et avec honnêteté. « Ce qui est sûr, c’est qu’on ne peut pas vous assurer que vous n’aurez pas de gênes durant les travaux, mais nous ferons au mieux… », explique avec lucidité l’élue du quartier. Un souci de transparence qui, promet-on, sera aussi à l’œuvre pour toutes les phases du chantier et de multiples manières : information écrite par les différents opérateurs du chantier, réunions régulières avec des habitants, ou même encore recours possible à un médiateur pendant les travaux.
Assainissement, eau, gaz, électricité
Sur le planning du chantier, si la mise en ligne est espérée pour fin 2019, ce sont les travaux de déplacement de réseaux qui vont ouvrir le bal dès la mi-février indique Cécile Rénier. Assainissement, eau, gaz, électricité…. Pour chaque réseau, les travaux vont être effectués par l’opérateur qui les gère. « Mais pas sans une coordination de l’ensemble, par le maître d’œuvre », rassure la chef de projet aux visages qui lui font face, déjà inquiets d’imaginer « des trous partout dans la chaussée pendant des mois ».
À propos de réseaux, le chantier « va permettre, comme pour chaque construction de lignes de tram à Bordeaux, d’installer la fibre optique de chaque côté de la voie » souligne Emmanuel Mazet, chef du service Maîtrise d’ouvrage à la Direction des grands travaux Bordeaux Métropole. C’est lui aussi qui répond à une question liée aux coûts des travaux, rappelant le récent engagement des élus de la Métropole de diminuer les coûts d’environ 10 %. « Pour y parvenir, nous allons d’une part “jouer” sur les procédures de commandes publiques, et d’autre part, nous allons optimiser notre intervention sur les réseaux d’assainissement, dont nous avons la maîtrise d’ouvrage et qui vont devoir, comme les autres réseaux, faire l’objet de déplacement », explique-t-il. Bordeaux Métropole vise donc désormais les 215 M€ pour la réalisation des 9,8 km de ligne.
Concrétiser les choses dans l’esprit des riverains
Autre question souvent sensible dans ce genre de réunion publique, celle du stationnement. Mais Anne-Marie Cazalet, est à l’aise sur la réponse à apporter, et pour cause elle assure que « sur ce quarter, il y aura plus de stationnements après le tram, qu’avant ». En effet, au 60 à 70 stationnements en voirie, s’ajouteront d’ici 11 mois, les 93 places d’un parking de compensation créé pour l’occasion (parking Beaujon), et le projet d’en construire un second, sans doute place Marie-Brizard, même si le lieu n’est pas encore totalement confirmé, avouent les responsables. Quant aux vélos, des pistes cyclables seront aménagées dès lors que la voie du tram fera aussi fonction de voie de circulation pour les voitures. Précisant également les modifications à venir de sens de circulation de certaines rues du quartier, la largeur des trottoirs ou encore l’alimentation par le sol du tram sur cette partie « intra boulevard » du projet, la réunion a permis de concrétiser les choses (projets et chantiers) dans l’esprit des riverains. Une dimension désormais bien réelle de ces avantages, et désavantages, créés par l’obligation de passer par la case travaux.
Une réalité peut-être parfois un peu perdue de vue, puisque lancé en 2009, le projet de ligne D aura connu de nombreuses péripéties, suite notamment, à un recours devant le juge administratif par un collectif d’association Trans’cub, finalement débouté en appel. « Une perte de temps de 2 ans », comme l’a signifié Anne-Marie Cazalet, à Denis Teisseire, président de l’association en question, présent lors de la réunion. Désormais repartie sur de bons rails, la ligne D pourrait même bien, un jour, relier le reste de la métropole jusqu’à Saint-Médard-en-Jalles, comme le défend ardemment son Maire, Jacques Mangon.
Prochaines réunions de présentation de chantier ligne D : le 26 novembre à 19 h au lycée Montesquieu, pour les riverains de Marie Brizard aux boulevards et le 15 décembre à 19 h, à l’Athénée municipal en présence de M Labardin, vice-président de la CUB chargé des transports de demain, pour l’ensemble des riverains intra boulevards.