Depuis le 1er janvier 2024, tout producteur de biodéchets a l’obligation de trier à la source et de valoriser ses matières organiques, ou biodéchets que sont tous les déchets d’aliments d’origine végétale et animale et les végétaux issus du jardin. Si les collectivités sont sommées d’organiser les choses pour permettre aux particuliers de trier leurs biodéchets, les professionnels ne sont pas exempts de cette obligation. Pour y répondre au mieux, et pour réduire leur impact, ils peuvent participer depuis peu à un nouveau parcours « Tri et valorisation des biodéchets en tourisme ».
Mis en place par l’Interfilière de Tourisme Durable en Nouvelle-Aquitaine, qui regroupe trois réseaux majeurs de professionnels du tourisme : l’UNAT NA (Union Nationale des Associations de Tourisme et de Plein Air), l’UMIHNA (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie de Nouvelle-Aquitaine) et la NAHPA (Fédération Nouvelle-Aquitaine Hôtellerie de Plein Air), l’objectif est d’accompagner les entreprises et les établissements touristiques à mieux traiter les biodéchets générés au sein de leurs structures, par les professionnels eux-mêmes ou leurs clients. Lancé le 29 avril dernier, cet accompagnement, financé à 60% par l’ADEME Nouvelle-Aquitaine et la Région Nouvelle-Aquitaine, se divise en quatre étapes.
Accompagnement et valorisation
En premier lieu, « l’idée est de sensibiliser les acteurs par des actions collectives pour réduire le gaspillage alimentaire, et de permettre aux entreprises de mieux gérer la gestion des biodéchets« , explique Andrea Pedersen, Animatrice « Tri et valorisation des biodéchets » au sein de l’Interfilière de Tourisme Durable en Nouvelle-Aquitaine. Sont notamment présentées et expliquées, toutes les solutions de gestion de proximité des biodéchets. « On explique aussi comment se passe la micro-collecte en mobilité douce, pour les personnes ne disposant pas assez de foncier pour disposer d’une aire de compostage sur leur site », précise l’animatrice.
La seconde étape consiste en un diagnostic réalisé par un prestataire pour envisager la meilleure solution possible pour le professionnel accompagné, qu’il s’agisse de compostage sur site, de compostage inter-professionnel aussi appelé « compostage mutualisé » ou bien d’une préparation à la collecte, qui est un accompagnement non pas au compostage mais à la collecte.
Valoriser la démarche des établissements candidats
Au fil de ce parcours, la troisième étape sonne comme un passage clé. Ce dernier consiste en l’accompagnement à la mise en œuvre de la solution retenue parmi les trois possibilités évoquées lors de l’étape précédente. Cette mise en œuvre de la solution la plus adaptée passe par une aide à l’investissement d’équipement et par un accompagnement pour la solution sélectionnée en terme de formation d’un ou plusieurs salariés « via les OPCO », précise l’animatrice qui ajoute également que les aides à l’investissement vont différer selon la solution effectivement mise en œuvre.
La quatrième et dernière étape se veut être une restitution collective en présentiel. L’idée est ici de « valoriser la démarche des établissements candidats, tout en prenant en compte que c‘est une expérimentation régionale, donc d’en apprendre davantage sur la gestion des biodéchets en tourisme » . Une occasion à saisir car avec avec l’entrée en vigueur de la loi AGEC au 1er janvier 2024, « ce parcours d’accompagnement représente probablement un des derniers dispositifs comportant une aide pour les professionnels du tourisme », souligne Andrea Pedersen.
Un accompagnement jusqu’en 2025
La première vague d’accompagnement a démarré le 29 avril dernier. Cette dernière en est, pour l’instant, à la deuxième étape du processus. La 4ème et dernière étape aura lieu sur la période mars avril 2025. D’autres accompagnements sont prévus, avec l’ouverture d’une seconde phase. Toutes les entreprises intéressées (sous condition d’être adhérentes à l’une des trois filières concernées par l’Interfilière de tourisme durable) peuvent s’inscrire jusqu’au 1er octobre 2024. Les derniers parcours se clôtureront en août 2025, et la fin du suivi s’effectuera une fois que le site sera opérationnel, avec la certitude que le parcours fonctionne. Jusqu’à 100 professionnels peuvent être accompagnés sur l’ensemble de la période projet.
À terme, l’objectif est de permettre à ces structures touristiques d’être autonomes et efficaces sur la gestion de leurs biodéchets, le tout grâce à « un parcours permettant une prise en charge importante, une solution adaptée à chaque structure, un accompagnement individualisé », conclut avec conviction Andrea Pedersen.