D’abord avec une nouvelle tarification. Lancée officiellement en juillet avec le soutien de la région Aquitaine, elle semble viser particulièrement les jeunes (18-25 ans) et vouloir proposer une concurrence aux bus et au co-voiturage. Les prix s’adaptent d’ailleurs à ce type de transport (par pallier kilométrique) soit sept euros jusqu’à 150 kilomètres et douze euros au delà (pour un Bordeaux-Bayonne, par exemple). Ce dispositif est tout de même limité en termes de places puisque seulement 1000 sont disponibles exclusivement via internet. Cela répond aussi à un besoin des jeunes de pouvoir réserver un billet à tout moment, comme le confirme Magali Euverte, directrice de l’Exploitation Voyageurs en Aquitaine. « Cette offre, co-construite avec la région, consiste à capter un panel d’usagers beaucoup plus large, et peut constituer un complément à la mobilité pour les trajets occasionnels. Pour l’instant, c’est en phase de test, mais on verra l’impact économique dans quelques mois, on espère que ça prendra », affirme la repsonsable. Avant de déployer le dispositif, une enquête a d’ailleurs été réalisée aupr!s de 600 jeunes, « ce qui prouve que les nouveaux modes de transports sont une vraie préoccupation pour nous ».
Les abonnés annuels avantagés ? Les abonnés aussi seront servis avec un trajet autour de Bordeaux (aux alentours de 45 kilomètres) à moins d’un euro l’aller (Bordeaux-Langon ou Bordeaux-Saint-Mariens) pour ceux qui décideront de prendre un abonnement annuel (contre 2€60 pour un trajet en bus). A l’occasion de la semaine de la mobilité du 16 au 22 septembre prochain, l’offre sera encore plus agressive avec une remise de 30 euros sur le prix de l’abonnement annuel, autant pour l’easypass (exclusivement dédié aux trains) que pour le réseau modalis ou modalis jeunes (trains + réseau tbc). Là encore, le but est à la fois de faire revenir les gens vers le train (pour l’instant le réseau revendique 16 000 abonnés sur les 35 000 utilisateurs quotidiens en moyenne mais aussi de faciliter leur démarche. « Ca simplifie la gestion de leurs voyages. Personnellement, on gagne plus d’argent avec ceux qui prennent un abonnement mensuel, mais la différence principale se situe au niveau du service, l’expérience client est différente », affirme Magalie Euverte.
Trains et tourismeEnfin, pour ceux qui prendraient le train occasionnellement, sachez que des offres spéciales vont démarrer à l’occasion des journées du patrimoine (19 et 20 septembre). Après un tourisme estival dans le vert pour la région Aquitaine, ces nouveaux pass seront vendus sous forme de forfaits et permettront de prendre des billets en direction du musée de la Préhistoire pour 35 euros (et 55 euros par groupe de 5 personnes) ou de Saint-Émilion (entre 15 et 35 euros pour 5 soit 7 euros l’aller-retour par personne). Déjà instrigateur de l’opération « DégusTerres » (un pass qui permettait de se rendre en train jusque dans le Médoc pour visiter un domaine) lancée à l’occasion de Vinexpo et qui est restée d’usage tout l’été, le réseau TER tente de plus en plus d’adosser son offre au tourisme. Au niveau des scolaires aussi, l’offre s’adapte, avec une réduction de 50% pour les billets pris les mercredis, week-end, vacances et jours feriés, conditions qui sont aussi valables pour les abonnements annuels (-25%). « Pour chacune des cibles, on tente d’identifier quelle offre et quel prix proposer, on va voir comment ça se passe ensuite », déclare Agnès Bollengier, directrice marketing.
Un dialogue amélioréAu niveau du dialogue aussi, le réseau semble vouloir faire des efforts puisqu’il va instaurer dans les prochaines semaines un « Jeudi TER Aquitaine », une fois par mois ou des managers de ligne (contrôleurs, vendeurs) viendront à la rencontre des usagers pour des conseils, des suggestions et, le cas échéant, des rapports d’incidents sur les lignes. Ce ne sera certainement pas un luxe avec les 14 chantiers qui concernent actuellement Bordeaux. Il faut dire que le réseau a connu un été « difficile, à cause des fortes chaleurs » de l’aveu des deux responsables, avec des limitations de vitesses, des déformations de rails et autres dysfonctionnements techniques. Quant aux nouvelles 46 nouvelles rames dont la moitié restante devrait être livrée pour fin 2017 (avec un an de retard sur le planning initial), « elles sont en bonne voie » selon Magalie Euverte.
Le Médoc en bonne voieLes comités de lignes, qui se sont tenus entre avril et juillet, ont permis de faire remonter un certain nombre de demandes, notamment la suppression de la première classe dans les TER. Une action qui n’est apparemment pas à l’ordre du jour puisqu’avec 18% de correspondances entre les TER et les TGV, « les élus régionaux ont choisi de maintenir la première classe » selon Aurélie Lavigne, chef de service des projets de territoire. Enfin, la direction a annoncé que les travaux sur Le Verdon avançaient bien, notamment avec la pose du nouveau pont de Pessac, et un travail en cours sur une potentielle accélération des trains qui serait en étude pour 2016, après l’arrivée du frêt. Bref, le réseau TER tente d’innover et vise large, pour attirer tous les publics et faire face à la concurrence renforcée par la loi Macron. Les premiers bilans de trafic de 2016 devraient être déterminants pour juger de l’efficacité de ce nouveau panel. Sans compter que des pistes sont déjà à l’étude concernant d’éventuelles nouvelles offres dans le cadre de la future grande région. Pas d’emballement en revanche, puisque ces nouveaux tarifs, « à l’étude » selon Aurélie Lavigne, « ne seront pas prêtes pour le passage à la nouvelle région », le 1er janvier 2016.