Certains l’appellent déjà « la ferme du futur », où toutes les technologies seront rassemblées pour penser l’agroalimentaire des années à venir. Bioraffinerie animale et végétale pour valoriser les graisses, carcasses et autres déchets verts, développement de la recherche sur les énergies renouvelables, accroissement de la productivité tout en conservant le savoir-faire et la qualité des produits, amélioration des performances (élevage, alimentation, santé animale…). C’est un peu tout cela qui fera le quotidien du site de 90 hectares.
« AgroLandes, c’est l’innovation, la recherche, l’échange et le partage des technologies qui vont faire la croissance de demain et les nouveaux emplois, c’est ce qui nous intéresse tous », a résumé Thierry Zurcher, président de l’association AgroLandes Entreprises, créée le 22 septembre dernier et qui compte à ce jour 39 sociétés. Des petites, des moyennes et des grandes entreprises landaises, dont certaines sont concurrentes comme dans le foie gras, Labeyrie, Lafitte ou SCA Foie gras de Chalosse. Mais aussi des spécialistes landais du bois ou de la chimie verte. Tous convaincus qu’il faut mutualiser la R&D pour évoluer.
Car ici, de nouvelles techniques de conservation d’aliments au développement de la méthanisation, toutes les innovations pourront être testées, parfois en collaboration avec le CNRS ou le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) qui devraient amener leurs technologies dans le monde agroalimentaire.
AgroCampusAvec près de 3,2 milliards d’euros par an de chiffre d’affaires et 5.500 emplois dans les agro-industries (plus de 10.000 en intégrant l’agriculture et la chimie verte), la filière agroalimentaire landaise pèse lourd. « Les Landes ont une carte maîtresse à jouer » dans ce domaine, a lancé en préambule Henri Emmanuelli.
Les investissements globaux nécessaires sont estimés à 48,6 millions d’euros, dont 34 millions dédiés aux futures plate-formes technologiques et 3,6 millions pour l’AgroCampus. « Jusqu’ici on a fait le plus facile, maintenant, il va falloir que les entreprises se mouillent et mettent des sous pour développer l’activité », a souligné M. Zurcher alors que certains entrepreneurs craignent, sans le dire tout haut, un « budget démesuré ».
C’est en tout cas « un projet qui rayonnera bien au-delà de Landes », a assuré Jean-Pierre Raynaud, du Conseil régional, venu dire que la région soutiendrait le technopôle. Mais « l’innovation c’est long et frustrant, a prévenu M. Zurcher, il ne faut pas s’attendre à des résultats immédiats » et « prendre notre mal en patience ».