Au delà des labels qui l’affirment, Pau est incontestablement une ville de sport. Entre infrastructures importantes, à l’image du Palais des Sports, du stade d’eaux vives ou encore de son hippodrome, l’année paloise est rythmée par divers grands événements sportifs : du concours complet international pour l’équitation au Grand prix automobile de Pau, en passant par le Tour de France, très régulièrement présent dans la capitale béarnaise. Quelques beaux clubs y sont aussi présents, dont l’Elan béarnais en basket, la Section paloise au rugby ou encore le Pau football club, qui a encore récemment fait parler de lui. Un environnement qui compte 20 000 licenciés (185 000 dans le département) dans lequel s’insère donc depuis l’an dernier le Teréga Open Pau Pyrénées, tournois de tennis ATP, qui voit s’affronter des joueurs classés de la 50ème à la 200ème place mondiale, et quelques légendes lors de matchs d’exhibitions.
« Jumper » à pieds joints dans les métiers du sport
Un événement qui au-delà du tennis se veut être vecteur de liens avec son territoire et ses acteurs économiques en général, et avec ceux de la filière sport en particulier. Une volonté partagée et réaffirmée ce mercredi tant par les co-directeurs du tournois, Audrey Roustan et le tennisman Jérémy Chardy, que par son partenaire principal, Teréga, en la personne de son Président Directeur général Dominique Mockly, particulièrement attaché à la tenue de ce forum. « Derrière chaque performance sportive, il y a toute une équipe. Un staff avec de vrais métiers. Et même pour ceux qui accompagnent ces grands champions, s’ils ne sont pas champions eux-même, ils peuvent s’éclater dans leur métier, avec souvent une grande technicité dans leur activité. Professionnellement il faut « jumper » là dessus : mettre en association ce qu’on aime et son métier » , s’enthousiasme t-il.
Et la période, justement, est propice pour « jumper » à pieds joints dans les métiers du sport, souligne Virgile Caillet Délégué général de l’Union Sport Cycle. « S’il est connu que le sport est un outil de lien social, et qu’il porte des enjeux en termes de santé publique, il y a un véritable travail d’acculturation et de prise de conscience à mettre en œuvre sur son poids économique, indique-t-il. Et pour cause, le secteur du sport c’est 40 milliards d’euros en France. Il faut être conscient que le sport est un véritable enjeu de croissance ! » Autres éléments à entendre pour ceux qui sont dans les starting block de leur vie professionnelle (ou de sa reconversion) , le sport est en pleine mutation : « Tant en termes de consommation et commercialisation dans les médias et les magasins que dans la pratique ». Comprenez que les profils tant techniques et industriels que commerciaux sont les bienvenus dans ce secteurs qui représente l’équivalent de 410 000 emplois au niveau national.
L’industrie et le commerce du sport
Deux types de profils sur lesquels travaillent justement l’école de commerce dédiée au sport, le CNPC, et dont le siège est palois. « Depuis 39 ans, nous formons en majorité des diplômés de l’industrie et du commerce du sport en France, », confirme André-Pierre Bonaly Directeur du CNPC qui rebondissant sur les propos de Dominique Mockly , ajoute : « nous sommes la pour professionnaliser la passion de nos étudiants. La passion est une façon pour nous de recruter les futurs collaborateurs de nos entreprises partenaires ». Des entreprises pour le moins prestigieuses dans le domaine, puisque figurent les 2 leaders de la distribution que sont Intersport et Décathlon, mais aussi les plus grandes marques de l’industrie, telles Adiddas, Nike, Rossignol, cite le directeur… Avec un total de 2500 apprenants sur 5 sites (Pau, Grenoble, Paris, Miramas et Nantes), le taux d’employabilité en sortie d’Ecole est de 92 %… Peu font mieux.
Au delà des métiers et de l’appétence des acteurs de la filière à recruter, un autre signe, plus institutionnel, indique que le sport se pose désormais bel et bien en véritable enjeux de développement économique. « Le modèle du sport français, dans son organisation, est lui aussi en pleine mutation », souligne Virgile Caillet. Et de citer la nouvelle Agence Nationale du Sport, créée en avril 2019 et dont la gouvernance est désormais partagée entre l’Etat, les collectivités territoriales, le mouvement sportif… et les acteurs économiques « qui sont les nouveaux invités à la table des discussions », détaille-t-il
Espérons simplement qu’en ajoutant une part de concurrence (économique) à la compétition (sportive), l’esprit sportif fairplay et solidaire ne perde pas la manche.