Avec 95 millions d’euros engagés cette année en investissements et 45 millions pour la maintenance en Limousin, SNCF Réseau poursuit la modernisation des voies sur la ligne historique POLT (Paris Orléans Limoges Toulouse). En 2019, la voie 1 entre Limoges et Fromental a été régénérée sur 35 km. Les travaux sur la voie 2 débuteront au printemps pour s’achever en décembre. « SNCF réseau finance à 100 % les 45,4 millions nécessaires à ces travaux de régénération sans interruption de circulation car nous avons installé des installations de contre-sens ce qui permet de rouler sur une seule voie durant les travaux précise Jean-Luc Gary, le directeur régional, 29 km vont être renouvelés complètement, les rails, les traverses et le ballast seront réalisés grâce à un train usine appelé suite rapide. » En fin d’année, 56 km de rails auront été changés, 48.000 tonnes de ballast posés et 50 000 traverses béton, un chantier qui va mobiliser jusqu’à 450 personnes par jour (agents SNCF et entreprises). Les travaux préparatoires commenceront le 25 mai pour s’achever le 28 août, le train usine interviendra du 31 août au 30 octobre et les finitions sont prévues en novembre suivie d’une remise en état des pistes le long des voies et de la signalisation électrique jusqu’au 18 décembre.
Il n’a pas manqué de rappeler le rôle déterminant de la Région en terme de financement. « Sur les 350 millions d’euros des travaux sur toutes les lignes, la Région Nouvelle-Aquitaine, l’État et SNCF Réseau en cofinance 170 millions précise-t-il, le Conseil régional est extrêmement ambitieux pour le soutien à l’activité ferroviaire y compris sur les investissements où il est présent. C’est un atout pour les usagers d’avoir une collectivité volontariste sur ce sujet. » Ainsi, la Région finance en totalité des travaux d’urgence entre Nexon et Saint-Yrieix-la-Perche évalués à 5 millions d’euros qui seront achevés fin avril.
Quatre études préliminaires lancées
SNCF Réseau a prévu d’engager, cette année, des études préliminaires sur quatre lignes Angoulême-Limoges (fermée depuis deux ans), Poitiers-Limoges, Périgueux-Brive et Périgueux-Limoges. « Elles ont pour but de définir la nature des travaux à mener, le montant de l’enveloppe et le calendrier de réalisation précise-t-il, il peut ensuite se passer trois à quatre ans avant la réalisation des travaux pouvant atteindre plusieurs millions d’euros. Il faut réserver des moyens humains et financiers, à titre d’exemple, les travaux engagés aujourd’hui ont été décidés il y a trois ans au minimum. » La Région souhaite que la performance de ses lignes vieillissantes ne se dégradent pas davantage. « L’enjeu est de stopper le vieillissement, nous avons été obligés d’abaisser la vitesse des trains sur certaines lignes pour des questions de sécurité ajoute-t-il, le but est d’entamer le rajeunissement du réseau, de retrouver les vitesses nominales prévues à l’origine lorsqu’on a construit ces lignes. Pour le POLT, l’objectif est de redescendre en-dessous de 3 heures entre Paris et Limoges, ce qui était le cas avant d’abaisser la vitesse. Nous avons 1,6 milliards de travaux prévus jusqu’en 2026 afin de retrouver cette vitesse nominale et un temps de trajet de 2h50 avec un arrêt. » La stratégie a été clairement définie, la Région finance les mesures d’urgence et SNCF Réseau lancera des travaux de régénération par la suite sur les lignes concernées.
Fréquentation en hausse pour le TER
Directeur régional SNCF voyageurs, Hervé Lefèvre a dévoilé les chiffres de la fréquentation sur les lignes régionales TER. Quelques 63 000 voyageurs par jour ont été comptabilisés en 2019, en tenant compte de la baisse d’activité en décembre suite au mouvement de grève. Le taux d’abonnement est important avec 19 000 abonnés en Nouvelle-Aquitaine, plus de 700 trains circulent chaque jour avec un niveau de régularité de 92,6 %. « Nous sommes fiers que dans plus de neuf cas sur dix, les voyageurs arrivent entre zéro et cinq minutes par rapport à l’heure indiquée précise le directeur. Quant à la fréquentation, elle augmente de 10 % tous les ans depuis 2017, ce qui est très encourageant. » Depuis un an, SNCF Voyageurs s’est réorganisé en créant quatre directions territoriales et en décentralisant des moyens.
Par ailleurs, trois nouveaux services nationaux seront mis progressivement en œuvre sur la région, à savoir « Citi », qui concerne la desserte de zones périurbaines avec des lignes très fréquentes, beaucoup d’arrêts dans un cadre urbain dense à l’image du RER. « Krono » aura pour ambition d’aller vite entre deux villes, de rapprocher les métropoles d’équilibre pour réduire les distances avec des trains directs ou semi-directs permettant, par exemple, de prévoir une réunion sur une demie-journée. Enfin, le service « Proxi » s’adresse aux zones rurales moins denses, sur des horaires différents afin de proposer des aller-retour fréquents. « Offrir à nos clients le bon produit, au bon tarif et qui correspond à leur besoins, voilà ce qui a guidé notre action assure David Brenet Directeur territorial Limousin, nous travaillons au quotidien pour que nos trains circulent en toute sécurité et concernant l’information aux voyageurs, le travail s’est encore accentué en 2019. »
Des gares plus accueillantes
Créée voilà dix ans, la branche « Gares et connexions » connaît une révolution depuis le 1er janvier en devenant une société anonyme, un statut nouveau pour ses collaborateurs, filiale de Réseau. « L’objectif de cette entité est de faire passer un meilleur moment en gare à nos clients en travaillant sur l’accueil, le confort de l’attente, la gestion des flux, les commerces, la propreté et la sûreté, des sujets sur lesquels nous travaillons au quotidien pour que nos clients se sentent bien » détaille Karine Antignac Terrou, directrice des gares en Limousin. Des projets ont été définis jusqu’en 2022, le plus emblématique étant la réouverture du Buffet de la Gare de Limoges-Bénédictins fermé depuis près de deux ans. Trois food-trucks se relaient, depuis quelques mois, devant la gare pour assurer un service de restauration rapide. « Nous espérons trouver un repreneur cette année car nos clients nous demandent sa réouverture, nous avons trois prospects mais des travaux importants sont à réaliser sur la mise aux normes de la cuisine. Le site s’étend sur quatre étages et 1300 m², une surface trop grande pour certains. Il faut trouver un bon équilibre avec un repreneur qui accepte d’investir un peu. » Les menuiseries de la gare vont également être rénovées, un espace accueil connecté de 100 m² a été ouvert dans le hall. Enfin, dans le cadre du programme « 1001 gares », l’objectif est de faire revivre les gares en implantant des projets innovants avec deux projets à l’étude à Brive et Allassac.