Chez lui, dans le Béarn, Simon était plutôt habitué à trimballer les sacs des randonneurs en vadrouille… alors, planter des pins au coeur de la célèbre forêt landaise, voilà une mission peu habituelle pour le petit âne des Pyrénées. Cette idée étrange, c’est dans la tête d’un forestier landais qu’elle était apparue. Peut-être y avait-t-il pensé parce qu’il était passionné de randonnée ? ça l’histoire ne le dit pas… Ce qui est sûr, c’est qu’il était fatigué de porter lui-même les plants de pins un par un avant de les planter. Il s’est donc dit que quelqu’un entrainé à supporter des poids pourraient bien l’y aider. Il faut le comprendre ce sylviculteur ingénieux, pour un hectare de forêt, c’est quand même 1500 plants de pins à mettre en terre… ça en fait des allers retours… Il chercha donc un animal, à la fois fort, mais aussi pas trop haut pour pouvoir attraper les plants sans avoir à lever les bras jusqu’au ciel… Il fallait aussi que son futur partenaire de plantation ne soit pas trop lourd. Avant de planter, on remue la terre pour l’aérer, un travail inutile si le porteur écrase de trop le chantier de plantation lors de son passage… et puis tant qu’à être exigeant « c’est toujours plus agréable de travailler avec un compagnon doux et docile » pensa-t-il.
Pas bavard mais efficace…
Tout un tas de critères que l’âne des Pyrénées, de type Gascon remplissait totalement. Pas besoin d’entretien d’embauche, pour Simon. Il était parfait selon son propriétaire, équipé de cageots pour ranger les plants, il serait le compagnon idéal. Pas bavard, mais efficace… et docile avec ça ! Plus d’un, comme le cheval, s’impatienterait vite au rituel de la plantation. Bardé au départ jusqu’à 80 kilos de plants de pins sur le dos, ils seraient nombreux à tout envoyer ruer dans les brancards… Mais pas Simon. On l’a vu rester calme et impassible au Salon de l’agriculture, où pour son premier entraînement grandeur nature, il a aidé à planter trois cent plants de pin en les transportant de part et d’autre de la grande carrière… devenue en peu de temps et pour quelques heures, une véritable petite forêt.
Photo: Aqui.fr
Solène Méric