L’Angleterre, l’Espagne et la Colombie, telles ont été les trois escales proposées lors du traditionnel colloque international des Aquitanima Tours. Plus que des escales, le colloque a donné la parole aux éleveurs étrangers qui ont eu l’audace certaine de se lancer dans le développement de ces races labellisées sud ouest, initialement peu ou pas connues chez eux.
C’est notamment le cas d’Andrew Coombe, éleveur de Bazadaise au Royaume-Uni et Vice président de la Societé de la Race Bazadaise de son pays. Il n’est pas avare de compliments sur la jolie grise girondine concernant « son excellente conformation, sa facilité de vêlage ou son rendement en viande, excellente, qui plaît beaucoup aux bouchers !». Autre atout de la race selon lui : son calme légendaire et sa facilité d’élevage, à tel point que son taureau favori « ne demande rien d’autre qu’on lui gratte un peu le cou » affirme avec attendrissement l’éleveur, photo à l’appui. Un discours résolu grâce auquel il a d’ailleurs réussi à convaincre son ancien patron delui acheter un taureau, puis deux autres, dans un but de croisement avec d’autres vaches bouchères, afin d’améliorer la conformation des secondes.
Développer l’english BazadaisePour autant la Société de la race à laquelle il appartient, ne compte que 50 membres. «L’extension de la race est très lente, mais elle commence à être connue dans toutes les régions du Royaume-Uni, de l’Ecosse à l’Irlande du Nord, en passant par le Pays de Galles ». Elle est certes présente mais avec parcimonie… L’ambition de la Société, est donc bien de développer l’english Bazadaize, de travailler à la promouvoir et notamment ses qualités de vêlage. Mais la Société se fixe un autre défi : parvenir à rendre les animaux plus gros car, admet Andrew, pour l’instant ils ne font pas vraiment le poids sur le marché anglais par rapport à la Limousine, à la Bleue Belge ou encore au Charolais. A ce propos, souligne t-il «le croisement des Bazadaises et des Bleues belges, permet d’augmenter la taille des muscles tout en conservant un bon vêlage… sans doute un croisement d’avenir au pays du rosbeef !
L’éleveur espagnol, quant à lui n’aurait troqué ses Blonde d’Aquitaine, « la race d’or » pour rien au monde. Outre la preuve d’exportation réussie de cette race de l’autre côté des Pyrénées, son témoignage a également illustré le rayonnement du Salon Aquitanima, lui même, via des partenariats avec la Province de Salamanque ou la communauté autonome du Pays Basque.
Un rayonnement qui devrait d’ailleurs s’élargir par le nord, d’une façon « naturelle » via la fusion de l’Aquitaine avec ses deux régions voisines, mais aussi par un travail en cours auprès des éleveurs portugais afin « d’élargir les réseaux du Sud de l’Europe », a signalé Dominique Graciet, le Président du Salon de l’Agriculture. A noter également, pour cette édition 2015, qu’une délégation de 26 éleveurs et professionnels tunisiens sera présente à partir de ce 8 mai sur le Salon; des affaires à faire en perspective pour la génétique bovine du Sud-Ouest.