Sciences: l’université de Bordeaux encourage la parité


Du 6 au 10 février, des collégiennes et lycéennes ont participé à l’évènement « Moi informaticienne-Moi mathématicienne ». Une semaine dont le but est de rendre les filières scientifiques plus attractives auprès des jeunes filles.

Les collégiennes et lycéennes lors des rencontres avec des professionnelles, le 9 février.Juliette Huard - Aqui

« Moi informaticienne-Moi mathématicienne » se déroule lors d'une semaine 100 % gratuite (hébergement, repas, ticket de tramway...).

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 17/02/2023 PAR Juliette Huard

Au sein de l’université de Bordeaux, peu de filles prennent le chemin d’une licence d’informatique, de mathématiques ou de sciences de l’ingénieur. Des enseignants-chercheurs en mathématiques de l’université de Bordeaux ont ainsi décidé d’organiser, chaque année, un évènement destiné aux jeunes filles néo-aquitaines en classes de seconde et troisième.

Un évènement à succès

« On a eu organisé des journées « Filles et mathématiques ». Pour que l’action ait davantage d’impact, on a souhaité le faire sur une semaine « Moi informaticienne-Moi mathématicienne ». Et ce depuis 2019 », décrit Chantal Menini, enseignante-chercheuse en mathématiques à l’université de Bordeaux. Objectif de cette initiative : faire découvrir aux filles l’informatique et les mathématiques, les études dans ces domaines, et présenter les débouchés.« Et surtout, leur expliquer qu’il y a de la place pour les femmes dans ces secteurs et qu’ils ne sont pas réservés aux geeks masculins », déclare Jean-Jacques Ruch, lui aussi enseignant-chercheur à l’université de Bordeaux.

Cette année, 54 jeunes filles ont constitué la promo, dont 32 collégiennes et 22 lycéennes. Un record qui s’explique notamment par l’ouverture d’un internat, non loin de l’université de Bordeaux, pour pouvoir ouvrir l’évènement à celles qui habitent dans d’autres départements. « Le but est également de défendre une égalité géographique et territoriale », explique Jean-Jacques Ruch.

Durant 5 jours, les jeunes filles ont participé à des ateliers d’informatique et de mathématiques, des conférences et des rencontres avec des étudiantes et douze professionnelles issues d’horizons différents dans l’informatique et les mathématiques, secteur privé et public. « Ce sont des jeunes filles volontaires qui passent une semaine de vacances à l’université à travailler, donc on varie ! », ne manque pas de préciser Jean-Jacques Ruch.

Pour les étudiantes comme les professionnelles, une cause importante 

Si certaines jeunes filles ont participé par curiosité, pour d’autres, il y avait un véritable enjeu d’orientation. « J’ai trois spécialités à choisir pour la Première et j’hésite entre l’informatique et les SVT. Cet évènement était l’occasion pour moi de découvrir l’informatique », souligne Aimée, lycéenne se destinant au métier d’ingénieure. « Je ne me destine pas forcément à un métier scientifique. Je souhaitais voir si cette semaine engendrerait des déclics », témoigne Ginda, collégienne.

Les collégiennes et lycéennes lors du speed-meeting avec des professionnelles, le 9 février.Juliette Huard - Aqui

Les collégiennes et lycéennes lors du speed-meeting avec des professionnelles.

Les jeunes filles ont particulièrement apprécié les temps d’échange avec les étudiantes et les professionnelles. « Étant donné les circonstances dans notre société, il est très important de transmettre notre passion que ce soit pour l’informatique ou les mathématiques. Surtout auprès de jeunes filles qui savent ce qu’elles veulent, mais sont trop souvent intimidées par les préjugés », assure Estelle Abou Tayeh, étudiante en 2ème année de Cursus de Master Ingénierie de la Statistique et Informatique (CMI ISI) à l’université de Bordeaux. 

Il y a plein de métiers différents et de la place pour tout le monde

Enthousiasme aussi pour les professionnelles, « Je suis issue d’une reconversion professionnelle. Cela ne fait que trois ans que je suis dans l’informatique, je travaillais en pharmacie avant. J’aurais adoré assister à des évènements comme celui-ci plus jeune ! Cela m’aurait probablement aidé à m’orienter vers un domaine que j’apprécie dès le départ », décrit Alicia, salariée de l’entreprise de Yescapa. Claire, product owner pour la société Sopra Steria, déroule son parcours semé de préjugés : « Je suis tombée dans l’informatique par hasard. Je ne connaissais pas les débouchés. Je m’imaginais le stéréotype du gars qui code toute la nuit, je ne me projetais pas du tout là-dedans… Mais finalement, il y a plein de métiers différents et de la place pour tout le monde. »

Bac, échec et maths

Choix réduits, nouveau Bac et stéréotypes de genre, autant de facteurs qui font que les filles restent minoritaires en filière scientifique. Si la lutte pour l’égalité filles-garçons a fait progresser le taux de filles en filière scientifique de 40,2 % à 47,5 % entre 1994 et 2019, le score retombe à 44,7 % en 2021, d’après le collectif Maths&Sciences. Les mathématiques étant facultatives depuis la réforme du Bac de la même année.
En novembre 2022, le ministère de l’Éducation nationale a cependant annoncé, le retour d’un enseignement des mathématiques « obligatoire » à la rentrée 2023, pour tous les lycéens de la filière générale.

Infos pratiques !

« Moi informaticienne-Moi mathématicienne » est un évènement soutenu par le programme ACCES, un projet partenarial entre les universités de Bordeaux, Bordeaux Montaigne, des Pays de l’Adour et de Pau, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nouvelle-Aquitaine et la région académique Nouvelle-Aquitaine. Ce programme vise à accompagner et susciter l’ambition des lycéens, géographiquement et socialement éloignés, à entreprendre des études supérieures.

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