Sarlat met ses finances en péril pour accueillir les touristes


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Sarlat met ses finances en péril pour accueillir les touristes

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Publication PUBLIÉ LE 19/08/2008 PAR Nicolas César

Savez-vous que Sarlat est le troisième site le plus visité en France, après la tour Eiffel et le Mont Saint Michel ? A l’année, Sarlat accueille 1,5 millions de touristes. L’économie de la ville est basée sur le tourisme. Avec ses 65 monuments classés, Sarlat-La-Canéda est la capitale européenne en terme de patrimoine culturel. 75% des emplois à Sarlat sont dans les services (hôtels, restaurants…). Pour autant, malgré ce succès touristique, la célèbre cité médiévale de la Dordogne a ses comptes dans le rouge. La dette, évaluée fin 2005 à 1.763 euros par habitant, soit deux fois supérieure à la moyenne nationale, demeure identique. Une des explications notamment est le surcoût pour cette petite commune de 10 000 habitants, liée à l’accueil des touristes. Ceci implique, entre autres, des charges plus importantes par rapport à la collecte des ordures ménagères, à l’importance de l’équipes de la police municipale… Le recours à des intérimaires, en raison des congés, coûte cher à la collectivité également. En juillet-août, il y a cinq fois plus de déchets et les effectifs municipaux sont multipliés par trois. Pour faire tourner l’office du tourisme, il faut près de 18 personnes. Au total, tous services confondus, le surcoût atteint les 300 000 euros. «Or, à Sarlat, nous ne pouvons pas compter sur les taxes professionnelles comme d’autres grandes villes touristiques, telles Avignon, Aix-en-Provence, pour amortir ce surcoût », souligne Jean-Jacques de Peretti, le maire UMP de Sarlat, élu depuis 1989.

Sarlat, victime de son succès touristique
Autour de la ville, il y a environ 10 000 lits (hôtels, auberges…), mais « nous avons aussi l’afflux des habitants des communes voisines qui viennent voir nos animations », rappelle le maire. « Quand un camping de 1 100 places se déplace, c’est presque une ville qui bouge». Du coup, la pression est forte sur les parkings. Il n’y a aucun transport public à Sarlat et les campings cars ont besoin d’emplacements spécifiques. Or, « un parking de 80 places coûte 100 000 euros », rappelle Jean-Jacques de Peretti. Au total, la cité médiévale possède 15 parkings, dont 3 500 places gratuites et 10% de stationnement payant. « On nous réclame un parking souterrain de 300 places. Mais, pour 3 mois, on ne va pas en faire un, ça coûte 350 000 euros. C’est hors norme pour une ville de 10 000 habitants». Il rappelle, que depuis 1990, 54 millions d’euros ont été investis dans les équipements de la ville, soit, ce qui n’est pas hasard selon lui, la valeur à laquelle est évaluée le patrimoine de Sarlat.

Peu de taxes professionnelles
Dans ses conclusions, la CRC invite la commune à « prendre des mesures de redressement ». Le maire, l’UMP Jean-Jacques de Peretti, ancien ministre de l’outre-mer explique que cette situation est à liée à la localisation de Sarlat : « C’est une ville centre qui supporte des équipements collectifs fréquentés par 35% de sa population seulement. Elle est la seule dans un rayon de 60 km à avoir plus de 1 000 habitants. Nous avons un retard dans les coopérations intercommunales ». A cela, il faut ajouter un autre problème. Le levier fiscal est faible : peu de taxes professionnelles et les revenus des Sarladais sont inférieurs à la moyenne nationale. Quelle solution alors ? « Il faut aller vers des EPCI* plus importants, passer de 7 à 20 communes ».En attendant, Sarlat va continuer à creuser son déficit… pour rester un haut lieu touristique.

*établissements publics de coopération intercommunale

Nicolas César

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