Samboat sort la tête de l’eau


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Samboat sort la tête de l'eau

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 02/02/2015 PAR Romain Béteille

L’un est diplômé en ingénierie mécanique, spécialisé dans la communication et le marketing. L’autre est titulaire d’un DUT dans les métiers du web, et ex travailleur en alternance sur un site de petites annonces auto-moto. Laurent Calando et Nicolas Cargou, 51 ans à eux deux, n’étaient pas prédestinés à se recontrer. C’est arrivé par hasard, comme le confie le premier. « J’avais trouvé un job en alternance chez Total, je devais remplacer quelqu’un qui allait terminer son contrat. Cette personne, c’était Nicolas ». Après 14 mois au sein de l’entreprise et fort de son statut de « chef de marché junior », Nicolas, le blond, fait la connaissance de Laurent, le brun et passionné de nautisme depuis son enfance. Nicolas est alors étudiant, pas vraiment riche et passionné de consommation collaborative (co-voiturage, airbnb, ect.). Il « drive » Nicolas sur le Airbnb. « J’avais un appart’ à Paris, Nicolas m’a conseillé de le louer quand je partais en vacances. J’ai tout de suite vu que ça marchait bien ». L’idée de combiner ces deux passions s’impose naturellement à eux. 

De la maison au bateauAvec ses parents, Laurent part faire du bateau sur le bassin d’Arcachon trois fois dans l’année. Nicolas, lui, n’a jamais fait de plaisance. « On s’est rendu compte qu’il n’y avait personne sur le marché de la location de bateaux entre particuliers et qu’il y avait un énorme besoin », confie Laurent Calando. Le premier frein : trouver une assurance dans leur secteur qui accepterait de couvrir leur société qui n’a pas encore de nom. Axa répond par l’affirmative, leur délivre un contrat sur mesure, et les deux compères se lancent. Au départ, chacun allait chez l’autre pour travailler pendant quelques semaines, un peu en mode « impro ». Ils constatent qu’à Bordeaux, ça bouge. D’abord, ils sont sélectionnés pour un concours appellé « Les 101 projets » au sein de l’école parisienne 42 de Xavier Niel, fondateur de Free. Grâce à cette sélection, ils dessinent le gouvernail qui leur servira de logo et définissent la stratégie de leur future boîte. « Ce concours a permis de nous structurer », confie Nicolas, « on a reçu beaucoup de mails après ça, qui nous disaient que le concept était prometteur. On a reçu plein d’offres mais on avait besoin de prouver qu’on pouvait démarrer sans investisseurs ». 

Leur but : tenir les rênes de leur société dès la première année. Le pari est risqué, mais ils se lancent. Au départ, l’entreprise s’appelle « OuiBoat », mais les deux fondateurs constatent que le nom est déjà déposé depuis une semaine. Alors ils pensent à « Samboat ». « C’est un nom fédérateur, un nom qui paraît sympathique, qui rassemble. D’ailleurs, beaucoup de propriétaires ont nommé leur propre bateau Samboat ». Dès leur première saison, ils mettent 250 bateaux de particuliers en location et mettent en avant de multiples avantages. « D’abord, ça permet aux locataires d’avoir le matériel sans payer trop cher, et puis les propriétaires de bateaux gagnent de l’argent grâce à notre plateforme », affirment-t-ils. En juillet dernier, Samboat est récompensé par Wizbii, réseau social professionnel pour les jeunes et le fonds de dotations étudiant « Jeunes pousses » par le prix « Espoir » et un chèque de 1000 euros. En octobre, la société girondine est la première à bénéficier du partenariat entre Happy Capital (société spécialisée dans le crowdfunding) et l’Auberge Numérique, un incubateur de start-ups locales. 10 jours plus tôt, ils lançaient leur première campagne de crowdfunding avec l’aide de Happy Capital. A 16 jours de la fin, les deux entrepreneurs font le bilan. 

Une campagne ambitieuseL’objectif de leur première campagne est ambitieux : 200 000 euros. Pour l’instant, ils ont levé un peu plus de 20%, soit environ 50 000 euros sécurisés. Ils sont en pleine négociation pour tenter de redonner un nouveau souffle à cette campagne qui a ralenti ces dernières semaines. « On est en discussion avec des business angels, c’est en bonne voie », confie Laurent. Les deux jeunes sont conscients qu’ils ont créé un concept qui pourrait bien exploser dès l’été prochain. « On a créé le airbnb du bateau, c’est un projet à fort potentiel ». Pour soutenir leur bébé, ils ne comptent plus vraiment les heures. Le week-end, ils s’occupent même du service client. Chacun avec ses propres capacités, ils ont fusionné en une entité qui n’a qu’un seul objectif : réussir à créér de la valeur. D’ailleurs, Laurent l’avoue, il consacre le plus souvent son temps libre à… dormir, histoire de ne pas partir en dépression nerveuse. « Je suis en colocation avec le gérant et le créateur du site « Jelouemoncampingcar.com », alors je ne sors jamais vraiment du boulot ! », avoue-t-il, hilare. « On s’accroche, on s’entraide. Le métier d’entrepreneur, c’est 15 crises par jour, mais c’est aussi 15 victoires ». 

Leur objectif dans les prochains mois : étendre leur modèle sur le marché européen, et pourquoi pas faire un petit tour du monde des ports via des ambassadeurs déployés sur chaque destination incontournable de la plaisance. L’autre passion de Nicolas, c’est la mécanique, plus particulièrement sur les motos. Mais fonder une société de location de motos, ça n’est pas pour tout de suite : « les assurances ne nous suivront jamais. Déjà que pour les bateaux, elles ont été dures à convaincre, alors pour les motos… ». En attendant de vivre leur second été et de voir leur bébé grandir, les deux compères continuent tranquillement de gérer leur affaire au sein de l’Auberge Numérique, située dans un petit bâtiment près des quais, à Bordeaux. Et quand on leur demande où ils se voient dans dix ans, Nicolas rêve d’ « une petite maison sur pilotis en continuant à gérer la société à distance », quand Laurent se voit plutôt « sur un catamaran aux antilles. Loué par Samboat, évidemment ! ». Evidemment. 

Retrouvez la campagne de Samboat sur Happy Capital

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