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PUBLIÉ LE 13/09/2024 PAR Solène MÉRICA l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, « les inscriptions closes le 30 septembre, ne permettent pas encore de connaître les effectifs définitifs, mais la progression des inscriptions est significative. A date, nous sommes à plus de 1 000 étudiants inscrits supplémentaires par rapport à l’an dernier », détaille le président de l’Université. « Une bonne nouvelle », d’autant que de nouvelles offres de formations démarrent en ce début d’année et voient déjà leur attractivité se confirmer, se félicite Laurent Bordes.
Il faut offrir aux jeunes de nos territoires la possibilité de poursuites d’études diversifiées
Parmi ces nouvelles offres : la transformation de l’IAE (jusque là 2 ans niveaux Master) en Ecole universitaire de management en 5 ans. Une offre de formation qui vient répondre à une augmentation de l’attractivité de ce type de formation au niveau national là où dans la région : « seule La Rochelle propose une telle offre publique ». L’école s’ouvre à Bayonne mais sera aussi déployée à Pau l’an prochain. Autre nouveauté, toujours sur la côte basque, à Anglet, la création de l’école d’ingénieur ISA NUM. Là encore, l’objectif est de pouvoir « recruter à l’issue du baccalauréat » pour une formation de 5 ans sur les sciences du numérique. Enfin, cette année voit aussi le renforcement, toujours coté basque, de l’ISA BTP, avec une nouvelle formation sur le secteur du bâtiment. Une formation en alternance, qui vient rejoindre 6 autres nouveaux parcours ouverts à l’alternance par l’UPPA en cette rentrée.
D’autres offres de formation ne sont pas loin de sortir des cartons, pour la rentrée 2025 : 4 mentions ou parcours de Master, trois licences professionnelles ou encore 2 doubles licences, « un double cursus est très appréciés par les étudiants », ponctue Laurent Bordes. Sans oublier la perspective, sans doute un peu plus lointaine, de l’implantation d’une antenne de Sciences Po Bordeaux sur le site de Pau. Autant de projets de formation que le président de l’UPPA considère comme la réponse à « un objectif de service public de l’Université afin offrir aux jeunes de nos territoires la possibilité de poursuites d’études diversifiées », insiste-t-il.
Développer les offres sur la côte basque
Concernant notamment la côte basque, où l’Université cherche particulièrement à développer ses offres de formations, « il y a le constat que le taux de poursuite d’études est faible comparé aux niveaux régional et national, c’est pourtant le deuxième bassin de population de Nouvelle-Aquitaine », pointe Laurent Bordes. Un constat qui ne signifie pas que les bacheliers de la côte basque arrêtent davantage leurs études, mais qu’ils ne restent pas sur le territoire pour les poursuivre. « Et ils partent loin. Avant on constatait un flux très orienté vers Bordeaux, mais désormais ils sont plus nombreux à sortir de la région académique. »
Développer une offre de formation au niveau local, c’est aussi « éviter des décohabitations dès la première année après le Bac, ça a un impact économique aussi pour les familles », pointe-t-il, loin de sous-estimer les grandes tensions sur le logement dans le secteur, et d’autant plus concernant le logement étudiant. À ce propos, un projet de création de 500 logements étudiants est en cours en co-pilotage avec le Crous, de même que diverses expérimentations de logements innovants, à l’image de maisons partagées.
Mais l’Université s’engage aussi à séduire les étudiants étrangers, avec succès. L’adoption des droits d’inscription différenciés pour la première inscription en licence, des étudiants venant hors UE, ne freine pas les élans, une hausse des inscriptions est là aussi constatée. Engagée dans une nouvelle phase de structuration de l’alliance européenne UNITA, lancée en 2021, l’UPPA sait se faire remarquer à l’international. Classée 256ème (sur 987 universités de 96 pays) au classement « Impact » du Time Higher éducation, elle arrive en 31ème position pour ce qui est plus précisément de l’objectif « Energie propre et d’un coût abordable ». Une 31 ème position à l’international, qui est la première place française.
Des « angoisses » nationales
Autant de raisons de se satisfaire en cette rentrée universitaire qui ne cachent pourtant pas certaines « angoisses » nourries par le contexte national. Outre l’absence de Ministre ou Secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et la Recherche qui dure, facteur bloquant à de multiples égards, la rigueur budgétaire d’ores et déjà annoncée, crée des inquiétudes. « La question est de savoir si l’enseignement supérieur, la formation des générations futures, fera partie des priorités ou pas », synthétise le Président.
La perspective de la baisse des aides aux entreprises pour l’alternance est aussi un facteur d’inquiétude. « A moyen terme, si c’est moins intéressant pour les entreprises, ça aura un impact direct sur nos finances, car c’est notre seule recette véritablement dynamique (à hauteur de 8,5 M€ l’an dernier, ndlr). Nous resterons donc particulièrement attentifs sur ce sujet pour mesurer l’incertitude qui nous attend ».
