Ici comme ailleurs, les candidats de tous bords craignent une forte abstention les 6 et 13 décembre prochains. À un mois du scrutin, difficile en effet d’intéresser les gens aux enjeux régionaux. « Faire de la pédagogie et de la proximité » est donc le maître mot des principales têtes de liste landaises, Renaud Lagrave (PS) et Pascale Requenna (MoDem). Et la mobilisation des équipes va crescendo.
Show-businessEn meeting lundi soir à l’Auberge landaise, Alain Rousset en a profité pour parler bilan et dérouler des exemples concrets d’aides régionales, comme avec la formation de salariés de Potez Aéronautique à Aire-sur-Adour, l’investissement dans l’industrie à Tarnos ou dans le tourisme avec la restructuration du Splendid Hôtel à Dax. L’occasion au passage de dézinguer sa rivale qui fait de son parcours de femme d’entreprise un atout de campagne : « Virginie Calmels ? On ne peut pas comparer son ancienne entreprise (de télé-réalité) Endemol avec Gascogne. Avec elle, c’est pas du business mais du show-business ! ».
L’adjointe à l’Economie d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux depuis 20 mois, était, elle, venue présenter sa liste landaise le 24 octobre à Mont-de-Marsan, après un passage sur le marché. Pour Pascale Requenna, « son profil, sa personnalité, et la dynamique qu’elle crée peuvent être des éléments de nature à nous faire remporter l’élection » car « les gens n’en peuvent plus des politiciens de métier et des élus hors sol ». Si l’élue d’Hagetmau reconnaît le déficit de notoriété de Virginie Calmels qu’elle devrait accueillir dans sa ville avec Alain Juppé le 22 novembre, elle sent « quelque chose de possible sur le terrain pour une grande surprise » dans un « contexte général de ras-le-bol des Aquitains et des Français envers la politique de matraquage fiscal». D’autant que le département d’Henri Emmanuelli avait failli basculer à droite aux départementales de mars.
Dans cette campagne, la droite, « c’est aucun sujet de fond abordés, à part à bas les socialistes ! », tacle Renaud Lagrave. Pour le vice-président de la région Aquitaine reparti en campagne avec trois autres sortants landais (Elisabeth Bonjean, Stéphane Delpeyrat et Marylin Beyris), c’est même « ahurissant d’expliquer qu’il y a du matraquage fiscal alors qu’on nous coupe les ressources fiscales à la région» : « quand on les écoute, on est bien loin d’une campagne régionale… ». Et puis, se targuer d’être dans le renouvellement politique comme le fait Virginie Calmels en présentant le même binôme des départementales – Pascale Requenna (MoDem)/Arnaud Tauzin (Les Républicains) -, « c’est catastrophique ! Ils ont tous été battus en mars et ils reviennent en décembre ! »
Développement économiquePour les socialistes, cette élection doit en tout cas permettre de mettre l’accent sur ses sujets de prédilection comme l’emploi et la formation des jeunes, tout en misant sur l’accompagnement des filières autour de l’agroalimentaire, du surf, du tourisme et du bois. Un développement économique au cœur du projet de la droite également, même si pour Pascale Requenna, « une collectivité locale n’est pas là pour créer de l’emploi mais pour favoriser les conditions de l’emploi ». Développement des infrastructures routières et ferroviaires, numérique, adéquation entre besoin des entreprises et formation professionnelle, et « meilleure gestion face à la démotivation des personnels du Conseil régional » sont autant de sujets qu’elle entend porter pendant le mois qui vient.
Quoi qu’il en soit, au PS, on pense arriver en tête au premier tour pour ensuite rassembler toute la gauche. Dans les Landes, c’est l’élu régional sortant Alain Baché, secrétaire départemental du PCF qui conduit la liste Front de gauche menée régionalement par Olivier Dartigolles. Et Laurence Motoman est à la tête de celle d’EELV (chef de file régionale Françoise Coutant) dans un Rassemblement écologiste et citoyen.
A l’opposé, le Front national compte, lui, faire entrer pour la première fois deux, voire trois de ses représentants landais au prochain Conseil régional, avec un nouveau venu en politique Christian Houdet, ex-militaire de 60 ans reconverti en chef d’entreprise. Il mène la liste frontiste dont la numéro 2 est Yveline Brun, l’épouse du conseiller municipal FN de Dax, Christophe Bardin, lui-même en 3e position.