Dans le cadre de son soutien aux entreprises PME et ETI régionales exportatrices, la région Aquitaine a tenu à organiser ce mardi 2 juin le premier « Forum des PME à l’International » en Aquitaine, qui s’est tenu toute la matinée à l’Hôtel de région de Bordeaux. A cette occasion, la région a organisé une série de tables rondes afin de confronter les regards de différents entrepreneurs et responsables économiques régionaux. Invité de marque, Mathias Fekl, Secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, de la promotion du Tourisme et des Français à l’étranger, était assis à côté d’Alain Rousset. Le déplacement à Bordeaux du Secrétaire d’Etat n’était d’ailleurs pas un hasard : il s’effectuait dans le cadre d’un « Tour de France des PME » qu’il effectuera dans les 13 futures régions prévues par le grand chantier de la réforme territoriale.
Export, prospections et contraintesAu menu de cette matinée : export, prospection, marchés émergeants et contraintes, avec de nombreux témoignages de professionnels qui se sont succédés au micro pour faire part de leur expérience. Comme pour le Sommet économique du Grand Sud, chacun a fait part de sa stratégie à l’export en tant que chef d’entreprise. C’était notamment le cas de Vincent Edery, directeur général de la société IFTS (Institut de la Filtration et des Techniques Séparatives, qui a pour secteur d’activité l’architecture et l’ingénierie, né en 1981 en Lot-et-Garonne) : « L’appui des différentes institutions a été nécessaire. l’export, c’est une aventure que l’on mène depuis 20 ans. Cela passe par plusieurs étapes comme le référencement à l’international en participant à des Congrès, ect. Il faut créer aussi une stratégie de développement commercial forte ».
Même constat pour Pierre Rebeyrole, PDG de la société Ferrand (qui fabrique les fameux chaussons « origine France »). Pour cet entrepreneur, le marché chinois est un eldorado : la chaussure est le deuxième produit qui s’y vend le mieux sur internet. « Il est essentiel de bien mettre en avant les attouts de notre produit si on veut se développer à l’export. La France a une énorme valeur… hors de France ! La Chine est, en revanche, un pays plutôt protectionniste et extrèmement administratif, il y a beaucoup de choses à apprendre et elles prennent beaucoup de temps ». Ferrand a ainsi attendu 3 ans entre son installation et le premier succès significatif sur le marché chinois. « Ca ne sert à rien d’être impatient, et il faut aussi avoir à la fois une trésorerie solide et un bon réseau ».
La grande région se préparePour Laurent Coubu, président de la CCI Aquitaine, la future grande région reste un grand enjeu pour fédérer ce réseau. « Plus la maille va s’élargir, plus il va falloir être efficace. Notre objectif est d’aider aujourd’hui 500 PME en Aquitaine. C’est un chiffre assez faible, mais il est aussi important pour nous d’éviter les accidents de parcours ». Comprenez par là que les entreprises accompgnées par les CCI sont déjà installées. Comme en témoigne Alain Rousset, président de la région Aquitaine, les choses bougent au niveau des entreprises pour embrayer la mise en place de la future politique régionale. « On est en train de procéder à l’analyse de toutes les bonnes expériences. Bien sûr que nous aurons un PRIE (Programme Régional d’Internationalisation des Entreprises) au niveau de la grande région, que nous allons mutualiser les fonctions sans les centraliser. Il faut lancer un grand projet d’innovation en Aquitaine, financer les PME, il faut que les entreprises de Poitou-Charentes participent à nos pôles de compétitivité ».
Échelon national/échelon régionalUn appel à l’union adoubé par Matthias Fekl. Pour lui, l’Etat est engagé sur plusieurs niveaux. « D’abord dans une problématique bilatérale, par la négociation de conventions avec les autres pays, ce qui prend beaucoup de temps. Nous sommes aussi engagés par le biais du partenariat transatlantique, dans le but avoué de simplifier les négociations. Enfin, nous développons un volet de diplomatie économique, pour régler les problèmes au cas par cas dans les différents pays ». Reste que selon Mark Prikasky, PDG de Ceva Santé Animale, « personne ne nous attend à l’étranger, c’est à nous de nous développer ». Et à la région de prouver qu’elle investit dans les PME : avec un budget qui a doublé par rapport à 2012, elle se veut comme le « pilote de l’export » en Aquitaine. Depuis cette date, elle a accompagné 145 entreprises dans leur projet de développement à l’international pour un budget de 6 millions d’euros. Reste à savoir si avec le même budget, la nouvelle dimension du territoire en 2016 pourra assumer des demandes forcément plus nombreuses.