2007-2010. Trois années, voilà le temps dont disposent ces quatorze comédiens pour aiguiser leurs sensibilités artistiques et côtoyer, au plus près, la création théâtrale sous toute ses formes. Installés dans les locaux du TnBA, «au cœur du théâtre » comme le souhaitait la direction, sept jeunes filles et sept jeunes hommes âgés de 18 à 25 ans, venus de la France entière, de la Russie ou du Pays de Galles, sont désormais astreints au régime de la concentration et de la détermination et ce, pour leur plus grand plaisir. Passé le cap des 400 candidatures au mois de juin, ils ont, à présent, devant eux, un long chemin à parcourir pour digérer un copieux programme élaboré depuis plus d’un an. Troquant leurs habits d’étudiants contre des robes de bure, ils intègrent cette nouvelle école dans un objectif professionnel revendiqué, conscients des réalités économiques du secteur, mais gardent à l’esprit ce qui les a poussé à franchir cette nouvelle étape : la passion du théâtre et de la scène.
Un projet pédagogique et artistique exigeant
A l’instar de villes comme Paris, Rennes ou Strasbourg, l’Estba se donne les moyens de ses ambitions; elle offre à ses étudiants un programme complet et de qualité reposant sur quatre principes fondamentaux : l’interprétation, les apprentissages techniques, la culture générale et théâtrale, la préparation aux réalités socio-professionnelles du métier de comédien.
Les deux premières années sont ainsi consacrées à une mise à niveau technique des étudiants, notamment par la présence d’ateliers techniques permanents et de stages théoriques complétés par des ateliers pratiques. Pour la seule première année, des dramaturges ou universitaires de renom tels que André Markowicz ou Christian Biet interviennent lors de stages théoriques menés en amont d’ateliers conduits par des metteurs en scène non moins reconnus tels Anton Kouznetsov, Jean-Marie Villégier, Nuno Cardoso ou Catherine Marnas. Au menu de ces deux années et pêle-mêle: cours de travail vocal, de technique corporelle, de danse, d’improvisation, de claquettes et réflexion autour de thèmes comme le théâtre Russe au début du XXème ou l’incontournable théâtre élisabéthain de Shakespeare.
Le programme, élaboré principalement autour de stages, donne lieu en troisième année à une issue publique de ces derniers, avec comme point d’orgue un spectacle de sortie de la promotion. Parallèlement, des entretiens sont organisés régulièrement avec des metteurs en scène ou artistes de passage au TnBA, dans un but avoué de favoriser les rencontres et de bousculer un peu la chance…
Un pari d’avenir
Avant tout professionnelles, ces trois années représentent un moteur extrêmement stimulant et adapté à la formation de ces apprentis comédiens, qui bénéficieront du meilleur des enseignements pendant toute cette période. Et si le métier reste toujours plein d’aléas, ces quatorze élèves auront au moins eu le mérite de réunir les atouts nécessaires pour se faire une place sur les planches.
Gageons alors de leur réussite, et souhaitons leur de multiples et belles collaborations, eux qui au détour d’une pièce, auront la délicate mission de relever le défi imaginé conjointement par la ville de Bordeaux, la Région Aquitaine, l’Etat, le TnBA et le CNR : faire de Bordeaux une référence nationale et internationale en matière d’enseignement professionnel supérieur théâtral.
Hélène Fiszpan
Crédit photo: Frederic Desmesures