Quand Maurice Godelier éclaire La Machine à Lire


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Quand Maurice Godelier éclaire La Machine à Lire

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 06/06/2014 PAR Lise Gallitre

Il fait partie de ceux dont on peut dire avec certitude « il sait de quoi il parle » parce-que oui, assurément, Maurice Godelier sait de quoi il parle. Ancien élève de Fernand Braudel et maître-assistant de Claude Lévi-Strauss pendant les années 70 alors que ce dernier était titulaire de la chaire d’anthropologie au Collège de France, il a ensuite occupé cette place prestigieuse avant d’être directeur scientifique au CNRS puis au musée du Quai-Branly et est aujourd’hui directeur d’études à l’EHESS. Rien que ça. Pour reprendre ces mots, « l’anthropologie, c’est aussi et surtout aller voir de quoi et de qui on parle », un précepte mis à execution à partir de 1967 puisqu’il a passé près de sept ans parmi les Baruyas, peuple vivant dans l’actuelle Papouasie-Nouvelle-Guinée, des voyages et séjours successifs lors desquels il a étudié, analysé et rendu compte d’un peuple qu’il caractèrise comme étant « sans classe et sans Etat », mettant alors en avant divers observations et réflexions allant des liens de parenté à l’utilisation et la production d’une monnaie dite « primitive » en passant par l’étude de la sexualité ou celle des différents rites pratiqués par les Baruyas.

« La société se transforme, il faut que les lois suivent » Parlant de Claude Lévi-Strauss, Maurice Godelier a bien-sûr rappelé combien le travail « acharné et passionnant » de l’auteur de Tristes Tropiques avait influencé et considérablement enrichi l’ethnologie et l’anthropologie, reconnaissant aussi non sans humour qu’il fallait être « capable de reconnaître les limites et parfois les failles d’un de ses maîtres, même si ce dernier a aujourd’hui un statut quasi-divin », avant de rajouter avec malice « qu’à maintenant 80 ans », il avait « tous les droits ».

Au-delà des conceptions et analyses faites dans son dernier livre sur l’un des maîtres du structuralisme, il a aussi été question de l’actualité, de questions de société, Maurice Godelier ayant, comme il l’a précisé, était appelé par divers gouvernements et cabinets (Lionel Jospin, Valérie Pécresse ou encore Christiane Taubira) pour donner son avis sur différentes décisions et législations. Parlant du mariage pour tous ou des familles monoparentales, l’anthropologue a alors ancré son propos et son analyse dans le contexte actuel, infirmant fermement le « trop souvent clamé: si la famille fout le camp tout fout le camp », un attachement au schéma familial traditionnel qui est pour lui « une belle bêtise; la société se transforme et évolue, il faut la suivre et adopter des lois qui lui correspondent ». Même constat concernant les mères porteuses ou l’adoption des couples homosexuels: « ce sont des pratiques qu’il faut encadrer politiquement et juridiquement, l’essentiel est pour moi que prédomine la transparence des origines ».


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