A Pau, pour les partisans de François Bayrou, il y aura eu du suspens tout au long du dépouillement des bulletins palois, quant à sa réélection possible dès le premier tour. Il n’en est finalement rien, puisque c’est avec (tout de même) 46% des voix qu’il s’engage au second tour, alors que sept listes s’affrontaient dans ce premier tour. Le maire de Pau connaît ainsi une situation de ballotage favorable, face aux listes « Pau rassemblée », menée par Jérôme Marbot pour l’Union des gauches (22%) et Pau Arc-en ciel, teintée EELV, et sa tête de liste Jean-François Blanco (14,5%). A moins que les deux listes de gauche parviennent d’une part à réussir l’union ratée de la première partie de la campagne, et d’autre part à mobiliser des abstentionnistes… Pas simple dans le contexte épidémique que l’on connaît…
« Mieux » qu’une triangulaire, à Oloron-Sainte-Marie, on prend les mêmes et on recommence. Les quatre candidats du premier tour sont appelés à rejouer la partie dimanche prochain, si partie il y a. Avec cette fois tout de même, un ordre différent au départ. Bernard Utthury, ancien maire d’Oloron et sa liste divers gauche partent en tête avec 38% des voix, devant le maire sortant (Union des droites), Hervé Lucbereilh, et ses 29% des suffrages, suivi de son actuel premier adjoint Daniel Lacrampe (Union du centre) à 19%, et enfin, et c’est là une surprise, Nathalie Pastor et son collectif écolo-citoyen, qui rassemble 14% des voix. Un score par ailleurs promptement salué par les 3 autres candidats… dont chacun ont dit leur volonté de ne pas renoncer au second tour. La guerre ouverte entre Hervé Lucbereilh et Daniel Lacrampe se poursuivra donc devant les urnes, aucune union de liste n’étant envisagée. Quant à Nathalie Pastor, elle-même « agréablement surprise » de « l’excellent résultat de ce premier tour », ele devait ce dimanche soir, en référer au collectif que forme sa liste et ses appuis avant d’annoncer une décision.
Mourenx: la guerre électorale se poursuivra… au tribunal
Enfin troisième point chaud béarnais : Mourenx, ou l’élection fratricide de deux élus socialistes, Patrice Laurent, maire sortant, et David Habib, dont seul le second portait l’étiquette officielle du PS. Un affrontement en duel dans un srutin ne rassemblant pas d’autres candidats. L’étiquette PS n’aura ni rien sauvé, ni non plus permis de victoire franche. Seules 17 voix d’écart séparent les deux hommes au bénéfice de Patrice Laurent. Au micro de France Bleu Béarn, David Habib a ainsi indiqué qu’un recours en annulation serait porté auprès du tribunal administratif. Précisant également au passage que « si le recours donne lieu à une annulation de l’élection, je ne serai pas candidat comme tête de liste. C’est à une autre génération de prendre la direction de cette ville ». Une sorte d’étonnante démission qu’il étend aussi à la Communauté de Communes de Lacq, renonçant par avance à présenter sa candidature à la Présidence et préférant rester « un facilitateur de développement du territoire » à travers son mandat de député. Un mandat auquel il s’était dit prêt à renoncer en cas d’élection à la mairie. Quant à la Présidence de la Communauté de Communes « c’est à Emmanuel Hanon, d’être candidat », estime-t-il.
Et, en effet, le maire sortant d‘Orthez, qui vient d’être honorablement réélu à son siège dès le premier tour avec 55,5% des voix pourra donc prétendre à ce siège communautaire. Une victoire « historique » face à trois autres listes concurrentes. Autre chiffre historique de cette élection, note le maire : 44,5% de participation, c’est là encore « historiquement » bas.
A noter dans le giron de Pau, parmi les communes de la
Communauté de Communes Pau Béarn Pyrénées quelques belles victoires de maires sortants sont à noter. Parmi elles : Jean-Yves Lalanne à Billère réélu avec 62% des voix, Nicolas Patriarche (LR) à Lons avec 61,5% des voix, Anne Hild à Idron avec 56,2% des voix ou encore Michel Bernos à Jurançon avec 56,1% des voix.
Pays basque : une participation « coronavirusielle »
Comme on pouvait s’y attendre, les annonces alarmistes la veille du Premier ministre n’ont pas contribué à une participation des électeurs sur la Côte basque non plus. Mais la première fusée du feu d’artifice provient de Biarritz, la ville impériale avec le naufrage du maire sortant Michel Veunac qui conclut ainsi une triste fin de mandat. Il termine en effet à la…cinquième place, derrière Maider Arosteguy (Union de la droite), 31,47%, Guillaume Barucq, sans étiquette, tendance écolo, l’outsider, qui a bien surfé sur sa nouvelle vague, avec 16,22%, et Nathalie Motsch, divers centre, l’autre surprise, 14,24%. Et en quatrième position, Brice Morin, Euskal Herrian Vert et solidaire, 12,34%. Le doc surfeur Barucq, qui outre savoir rédiger des ordonnances sait se servir de sa calculette n’a pas caché ce soir qu’il pourrait amener les trois derniers larrons sur son board, pour le deuxième tour.
A Bayonne, en 2014, au second tour, Jean-René Etchegaray (Bayonne un temps d’avance), n’avait obtenu que 26 voix d’avance sur son adversaire socialiste, Henri Etcheto (Bayonne Ville ouverte) et Jean-Claude Iriart (Baiona 2014) avec le Front de gauche 9,40%. Il repartait sous la banière divers gauche, Bayonne verte et solidaire. Cette année, à ces trois candidats, s’est ajoutée une liste de droite, Debout La France, conduite par Pascal Lesellier, (Bayonne plurielle) les listes Bihar Baiona (Demain Bayonne), du Conseiller régional Mathieu Bergé, un rassemblement citoyen, pour une gouvernance partagée.
Jean-René Etchegaray, avec 40,30% bénéficie quasiment de 10 points d’avance sur son adversaire d’hier Henri Etcheto, 29,7%. Daniel Iriart, avec 13% constitue un réservoir comme Mathieu Bergé, avec 11,2%. Sachant que Pascal Lesellier, d’une autre droite pèse 5,7%, faites vos jeux sur les reports. A priori le fléau pèserait du côté de la gauche, mais Henri Etcheto sait que ce sont les voix abertzale qui lui ont ont fait défaut. Pour qui battra donc le coeur de Mathieu Bergé?
Anglet et Saint-Jean-de-Luz: la martingale du premier tour
A Anglet, en 2014, avec une participation de 66,5%, Claude Olive (photo ci dessous) , (57,91%) avait vaincu le maire sortant de gauche Jean Espilondo, (42,09%) et repartait cette année avec une liste de Rassemblement de droite et du centre. Cette fois, c’est la vice présidente de Nouvelle-Aquitaine Sandrine Derville qui a repris le flambeau de la Gauche. La troisième était conduite par Sandra Pereira, dissidente de gauche, qui a constitué une liste citoyenne soutenue par le mouvement La France Insoumise. Il se disait que le maire sortant pouvait passer au premier tour. Banco. Avec certes, comme ailleurs une participation coronavirusielle, (40,16%), le maire sortant a franchi la barre des 67% contre 26,52% à son adversaire socialiste Sandrine Derville. Quant à Sandra Pereira Ostanel, elle obtient 6,24%.
Dans la foulée, à Saint-Jean-de-Luz, Jean-François Hirigoyen qui avait succédé à Peyuco Duhart terrassé par un AVC et avait été nommé maire, affrontait les urnes pour la première fois. Avec une participation de 49,19%, il a franchi la barre des 50% (50,55%) devant le divers droite Manuel De Lara (23,84%).