Public Média #1 à Cenon


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 11/12/2015 PAR Solène MÉRIC

C’est une table ronde bien fournie qui s’est prêtée au débat proposé par O2 Radio, Aqui.fr, l’Echo des Collines et le Courrier de Gironde jeudi soir dernier dans le Salon de Musique du Rocher de Palmer, pour l’enregistrement en public et la diffusion en direct d’une toute nouvelle émission trimestrielle : Public Médias.

Ce jeudi à Cenon, c’est sur « les entreprises moteurs pour le développement économique et social de la Rive droite » que les échanges se sont concentrés. A la parole, des chefs d’entreprises de cette rive droite, mais aussi des acteurs du développement économique, comme l’agence de développement économique de la Rive Droite Haut de Garonne Développement, les clubs des entreprises des villes de la Rive Droite, ainsi qu’en salle, des acteurs comme le GPV, l’agence locale des Hauts de Garonne, des associations d’accompagnement des jeunes en insertion, et ces jeunes eux-mêmes bien décidés à faire mentir les clichés qui circulent encore sur certaines communes de la Rive droite. Car non tout n’est pas rose pour la Rive droite. Mais entre rénovation urbaine XXL, avantages fiscaux, initiatives sociales innovantes et tout un tas de bonnes volontés, c’est un constat optimiste qui est globalement ressorti des échanges, sans nier la réalité des faits.

La réalité des chiffres et des mots


La réalité des chiffres qui constatent, par exemple, des niveaux d’emplois et de qualification plus bas de ce côté-là de la Garonne où ils sont 21,2 % à n’avoir aucun diplôme, 44,4 % à avoir un niveau CAP/BEP et 15,6 % à avoir un niveau brevet Bac et enseignement supérieur. Et la réalité des mots, ceux notamment d’Eliès et Thomas, 22 et 20 ans, de Cenon ou Lormont. Tout deux dits « décrocheurs », l’un après son BEP vente, l’autre après le bac. Décrocheurs plus ou moins malgré eux, désormais repentis, mais bien en peine d’arriver à se raccrocher, justement, au monde économique qui les entoure, que ce soit pour trouver un emploi, une formation financée ou même un stage. Et ce malgré l’accompagnement dont ils bénéficient. Difficile aussi pour eux, visiblement impliqués dans leur recherche d’avenir, de s’entendre reprocher en entretien, après s’être entraîné à des simulations d’embauche, avoir préparé un cv qui tient la route, être bien habillés, polis et motivés, que « vous parlez trop “quartier”… » pour faire l’affaire.

Alors qu’à l’inverse, Rive droite de la Métropole comme ailleurs, il y a des métiers en tension, comme en témoigne Alain Bonnet gérant de l’entreprise Bonnet Etanchéité à Cenon, et Président du Club des entreprises de la ville : « j’ai récemment pris 6 jeunes dans mon entreprise alors que j’en aurais eu besoin de 10. Mais je ne les ai pas trouvés… on manque de jeunes formés dans notre domaine, comme dans d’autres d’ailleurs. »
Pourtant, les acteurs sont nombreux sur cette rive à proposer aide, conseils et accompagnement aux jeunes, « un paradoxe ce foisonnement d’un côté et cet isolement de l’autre », note, le psychologue du travail qui accompagne Thomas et Eliés, dans leur parcours. Un accompagnement des clubs des entreprises, de l’agence locale, notamment, qui existe d’ailleurs tant auprès des jeunes en recherche d’emploi ou de stages, que des jeunes (et moins jeunes) entrepreneurs voulant s’installer ici.

De 1997 à 2005, 12 500 emplois créés


Car, avec l’arrivée du tram, le premier grand projet de renouvellement urbain débuté fin des années 90, et l’existence d’une zone franche urbaine, (qui va désormais s’appeler Territoires d’Entrepreneurs, mais s’appuyant sur les filières d’excellence), la Rive Droite est attractive pour les entrepreneurs. Là encore, les chiffres de Jacques Blouin sont parlants. « L’année dernière et celle d’avant, ce sont 1400 entreprises qui ont été créées sur les Hauts de Garonne. Un chiffre gonflé par les autos entrepreneurs, portant à eux seuls 700 créations ». L’attractivité est donc bien là, même si la moitié d’entre elles ne résisteront pas à l’épreuve du temps.
Quant à la zone franche urbaine, de 1997 à 2005, elle a permis de créer 12 500 emplois, passant de 3500 à 14 500 emplois sur la zone concernée de Cenon, Lormont et Floirac. En ce qui concerne Cenon, « il faut voir ce que c’était avant, notamment en terme de chômage… Et ça a été un élément fort pour améliorer la réputation et l’attractivité de la ville », se réjouit encore le Président du Club des entreprises de la ville.

Deux beaux exemples de créations d’entreprises

A l’heure où la première page de la rénovation urbaine se tourne et qu’une autre s’apprête à s’écrire, deux beaux exemples d’installation d’entreprises sont venus particulièrement éclairer la soirée. Aquitaine Peinture Formation, centre de formation solidaire créée par Vanessa Yardin en février 2015 qui vise à remettre dans l’emploi des stagiaires à l’origine sans formation ou en reconversion professionnelle. Pari réussi pour six d’entre eux depuis le mois de février et deux de plus espère-t-elle d’ici la fin de l’année. Autre créateur sur la rive droite : Yvon Crance fondateur de la Coop Paysanne à Lormont, au modèle économique original, et également bientôt présent sur Cenon.
Deux entreprises, parties pour réussir, fonctionnent à l’essence de l’économie sociale et solidaire, comme d’autres beaux exemples sur cette rive droite. Difficile ici en effet, de ne pas songer à l’espace Darwin, sur la même rive, mais à Bordeaux. Même si, souligne le Directeur de l’Agence de développement, ça ne veut pas dire que l’économie classique n’a plus sa place sur la Rive droite, au contraire.

Si désormais la Rive droite à un autre visage, une nouvelle rénovation urbaine va prendre le relai pour « finir le travail » avec davantage encore d’efforts liés à l’enjeu du développement économique via des innovations sociales et technologiques, explique Florence Cossou du GPV. Parmi elles, espaces de co-working ou embryons de centres d’affaires en pied d’immeuble, exonérations fiscales ciblées, ou encore « social lab ». Les bonnes idées n’ont pas fini de naître sur les Hauts de Garonne.

Émission à retrouver en podcast sur www.o2radio.net

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