Projet LGV : Des Landais, citoyens de la nature


Aqui.fr

Projet LGV : Des Landais, citoyens de la nature

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 15/11/2010 PAR Jean-Baptiste Rey

Ils sont plus d’une centaine à avoir répondu à l’appel de l’ACCRIL, à braver pluie et humidité de ce dimanche de novembre. Bottes en caoutchouc de rigueur et K-way pour tout le monde. Mais la grisaille dominicale landaise n’entrave en aucun cas la bonne humeur de ces randonneurs engagés. Car c’est bien là la formule retenue par les organisateur de ce rassemblement citoyen et familial : « Nous avons souhaité nous inscrire dans cet élan de multi-manifestations, après Agen et avant Bayonne, en mettant en avant la beauté de ce site naturel» avoue Rolland Legros, porte-parole de l’ACCRIL.
Après un rendez-vous sur un parking improvisé entre Ondres et Saint Martin de Seignanx, la joyeuse troupe se lance à travers la forêt, direction l’étang de Beyres, un sublime site naturel menacé directement par le tracé de la future LGV. Vingt minutes de marche dans la boue, au sein d’un théâtre verdoyant. Au grès des quelques kilomètres du parcours, les participants font connaissance tandis que les membres de l’ACCRIL jouent aux guides d’un jour.

Un environnement menacé
« Nous découvrons ensemble un lac magnifique, des collines sublime et une faune dense. Toutes ces choses devraient être sauvegardées et non pas foulées au pied, détruites pour la construction d’une ligne qui ne sert à rien » note Jean-Pierre Pédespan, président de l’ACCRIL. « On dénombre ici des espèces rares telles que la cistude, une tortue emblématique des Landes et on pense même à la présence de loutre ou encore de vison d’Europe sur le site » précise Rolland Legros, membre d’ATTAC Landes Côte Sud. Avant d’enchaîner, véhément : « Tout cela risque d’être saccagé par ce projet ridicule qui n’apporte rien et qui s’inscrit dans la veine de ce que l’on appelle les produits financiers toxiques ».

Riverains, curieux et randonneurs…
l'étang de BeyresAu bout du chemin, le lac de Beyres s’offre enfin. Le propriétaire des lieux s’est joint à l’assistance. Un soutien logique : « Ici, on est tout près de la côte et ce site est parvenu malgré tout à rester préservé jusqu’à aujourd’hui. Juste à côté, nous sommes dans le Conservatoire du Littoral. C’est un milieu très fragile et ça me paraît aujourd’hui impensable que la LGV vienne saccager tout cela » déplore Guillaume De Blignières. D’autant plus que le tracé actuel risque d’enclaver un peu plus le site :  « L’autoroute et la LGV sont parallèles, mais pas côte à côte. Il y a donc des délaissés entre les deux et des terrains qui deviendront très difficiles d’accès » regrette le propriétaire.

Les participants trouvent un abri sous les chapiteaux dressés pour le déjeuner. Entre les chipirons et la tourtière landaise, les langues se délient. Bertile Vié, secrétaire de l’association « Ni Labenne, ni ailleurs », voit dans le projet du tracé de la LGV une véritable menace : « J’habite une très vieille maison landaise que j’ai rénovée. Elle a résisté à 250 ans d’âge. Ce serait stupide qu’elle soit aujourd’hui menacée par des bulldozers ». Randonneuse émérite, elle entrevoit dans cette journée « un bon moyen d’envisager les dégâts que pourrait causer le futur tracé tout en découvrant la nature ».
Son voisin de table, un peu plus fataliste,est quant à lui venu « en curieux » : « je suis venu voir à quoi ressemble le paysage, histoire de me dire plus tard : ça ressemblait à ça ». Alexandre Marchand est l’un des nombreux riverains qui ont répondu à l’appel. S’il avoue sans ambages « ne pas être un manifestant », il croise cependant les doigts pour que « le projet n’aille pas jusqu’au bout ».

« L’information a du mal à circuler »
Un peu plus loin, du haut de ses 26 ans, Julie Rousseau se réjouit de cet élan de solidarité dominical. Chargée de « faire le lien entre toutes les associations locales », la jeune femme se félicite de l’ampleur du mouvement : « aujourd’hui, des associations qui n’ont rien à voir à la base avec la LGV se sentent concernées et rejoignent les rangs de l’ACCRIL ». De Tartas, Rion des Landes ou Dax, « les gens; de tous âges et tous milieux se fédèrent pour des raisons diverses ».
Les jeunes comme Julie sont de plus en plus nombreux mais la jeune Landaise reconnaît que « l’information a du mal à circuler ».

C’est justement le mot d’ordre de ce dimanche engagé : informer aux mieux les Landais qui n’ont pas encore embrassé la vigueur de leurs homologues basques.
« On souhaiterait encore la création de nouvelles associations sur le tracé de la LGV, même tardivement. C’est en nous battant ensemble et plus nombreux que nous pourrons faire réellement pression sur les élus et politiques de tous bords » conclut Jean-Pierre Pédespan.

Stéphane Baillet

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Nouvelle-Aquitaine
À lire ! ENVIRONNEMENT > Nos derniers articles