Le sujet a déjà beaucoup fait parler de lui et pourtant, rien n’est encore fait. A partir de septembre et jusqu’en décembre, ce n’est que la phase du débat public qui prendra place. Pour veiller à son bon déroulement et à la prise de parole de tous les interlocuteurs, une Commission particulière du débat public a été désignée. Son président, Louis-Julien Sourd, précise que « le fait qu’il y ait un débat n’augure de rien. Cela ne fait pas pencher la décision d’un côté ou d’un autre, au contraire, cela permet précisément la discussion dans de bonnes conditions ». Alain Marinet, maire de la commune du Verdon, appuyé par son conseil municipal, préfère, quant à lui, ne pas s’avancer. « J’attendrai les résultats des études préliminaires pour avancer un avis. Pour le moment, il est trop tôt pour se prononcer ».
Le dossier envoyé à 70.000 exemplaires
Les arguments ne manquent pas, d’un côté comme de l’autre. Bien sûr, l’industriel à l’origine du projet aura son mot à dire pendant le débat public et il sera représenté à chacune des réunions. Mais pour commencer, il a rendu public un document essentiel : le dossier du maître d’ouvrage. Envoyé par courrier à près de 70 000 personnes concernées par le projet, il est également accessible sur Internet, sur le site de la Commission*. Il a pour objectif de présenter les intentions de l’industriel et d’informer la population locale.
Alors justement, qu’est-ce qui explique cette volonté de s’implanter au Verdon? Il faut tout d’abord préciser que ce projet n’est pas unique en France. Deux autres du même genre ouvriront leur débat public aux mêmes dates, l’un à Dunkerque et l’autre au Havre. Ceu-ci répondent apparemment à une réalité : l’augmentation de la consommation de gaz en France et la nécessité de son importation.
« Le tourisme d’abord »
Pourtant, une forte opposition s’est manifestée. L’association « Une pointe pour tous » milite contre l’implantation de ce terminal au Verdon et réunit d’ores et déjà plus de 1600 personnes. Bernard Caunésil est le président de l’Office de tourisme du Verdon et un militant de la première heure. Pour lui, industrie et tourisme ne peuvent pas aller de pair. Or, depuis une cinquantaine d’années, la zone s’est tournée vers le tourisme. « Tous nos efforts seraient ruinés par ce chantier » argumente-t-il. « Par ailleurs, le terminal serait bien trop proche des habitations » continue-t-il.
Tous ces points vont être à éclaircir durant le débat public. Des experts neutres et des représentants de chaque opinion et de chaque intérêt seront présents aux neuf réunions publiques. « Certaines présenteront le projet de manière générale mais d’autres se concentreront sur l’un des enjeux : les impacts environnementaux aussi bien que les conséquences socio-économiques. Rien ne sera laissé de côté et tout le monde pourra s’exprimer » insiste Louis-Julien Sourd. « C’est justement là mon rôle ».
Maintenant, il ne reste plus aux habitants qu’à s’impliquer dans le débat qui débutera le 17 septembre prochain et à se forger une opinion. La Commission particulière du débat public est ouverte à toutes les questions et le calendrier des réunions publiques est facilement accessible. Tout est prévu pour que chacun puisse donner son avis et comprendre tous les enjeux. « Il ne faut juste pas oublier que nous n’en sommes qu’au tout début du processus. La Commission ne rendra son rapport qu’en janvier 2008. Et celui-ci n’engage pas de décision définitive. Le projet peut être modifié, voire refusé. Pour le moment, il s’agit surtout d’informer et de recueillir les opinions » conclut le président de la Commission.
Audrey Morellato
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