Avant de quitter le ministère de la Santé pour celui des Solidarités, Roselyne Bachelot a validé l’ordonnance Ballereau du 15 janvier 2010. Cette ordonnance ne vous dit encore rien, mais d’ici quelques années, vous en mesurerez les conséquences. D’ici 2016, les laboratoires d’analyses médicales de proximité devraient disparaître au profit « de plateformes d’analyses. Il s’agit bien sûr de faire des économies. Le principe est le suivant : il y aurait a priori une plateforme par département. Les laboratoires étant tenus de s’équiper de machines ultra-performantes et l’Etat prévoyant de diminuer fortement le remboursement des examens sanguins, ils vont devoir se regrouper. Pour subsister, les laboratoires devraient passer une certification assez contraignante et se porter garants du préleveur. Conséquence immédiate : les infirmières ne seront autorisées à prélever que si elles ont été formées et agréées par le laboratoire dans lequel le prélèvement est analysé. Exit, donc, les infirmières intérimaires ou remplaçantes… Seconde conséquence, et non des moindres : les prélèvements à domicile seront désormais interdits ! Les patients devront donc se rendre au laboratoire par leurs propres moyens, quel que soit leur état, ou bien se faire hospitaliser. Il faudra se déplacer vers un grand plateau technique pour faire les examens qui ne sont pas courants. Autre subtilité de l’ordonnance, désormais le directeur d’un laboratoire n’a plus besoin d’être biologiste, ce qui ouvre la voie aux grands groupes financiers pour racheter les laboratoires français. Autant dire que le système de santé en France risque d’en prendre un sacré coup et que les inégalités entre territoires vont se renforcer.
Une pétition circule sur Internet pour s’opposer à cette ordonnance : http://www.touchepasamonlabo.com/php/index.php. 150 000 signatures ont été enregistrées à ce jour.
Crédit photo : Collectif touche pas à mon labo