Le Conseil départemental poursuit son chantier sur les MDSI


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Publication PUBLIÉ LE 08/10/2015 PAR Romain Béteille

L’idée date de 2013, année ou le département, impulsé par la présidence de Philippe Madrelle, avait lancé un « projet de réorganisation fonctionnelle et géographique » pour améliorer les services de santé, sociaux et médicosociaux. Les 36 MDSI (Maison Départementales de la Solidarité et de l’Insertion) avaient alors pour projet d’être renouvelées, et certaines devaient même obtenir le nouveau statut de « Pôle territorial de solidarité ». Résultat, depuis 2013, le Conseil départemental a engagé la construction ou la rénovation de 18 MDSI, dont 12 en Partenariat Public Privé, pour un coût total estimé aux alentours de 57 millions d’euros.

Parmi elles, la MDSI du quartier Saint-Michel, qui a déménagé de son vétuste et très ancien local rue du cloître pour un tout nouveau bâtiment, rue Caninhac, à Bordeaux. 1400 mètres carrés consacrés à l’insertion sociale et aux solidarités territoriales, qui a coûté au Conseil départemental environ cinq millions d’euros, et a ouvert ses portes en juillet dernier. Matthieu Rouveyre, élu aux dernières départementales dans le canton de Bordeaux 1 (où se trouve la nouvelle MDSI) le confirme : « l’ancien bâtiment était très délabré. Celui-ci convient plus au travail d’accueil du public. On a ici affaire à une population très précarisée. La MDSI veut vraiment être un nouveau point d’ancrage dans le quartier, en lien avec les associations locales », affirme l’élu départemental.

Des signaux positifsLes indicateurs semblent déjà montrer des signaux positifs, comme le souligne Christine Lacome-Graulle, responsable de la MDSI Saint-Michel. « De nouvelles personnes poussent notre porte, il y a beaucoup de premières fois, sans doute à cause de ce nouvel emplacement plus visible par les habitants du quartier », souligne cette dernière. On peut donc attendre une augmentation de la fréquentation, et donc une demande plus forte des habitants du quartier Saint-Michel, traditionellement réputé comme étant pluriculturel et très fréquenté. Il subit d’ailleurs de fortes pressions et demandes au niveau de l’hébergement et de la parentalité, d’où la possibilité d’un pré-remplissage de dossiers en termes de logement à l’accueil du bâtiment.  Derrière règnent aussi, parmi les dossiers les plus importants, les soucis financiers. « La première demande est d’abord financière, mais elle peut aussi masquer d’autres problèmes comme le mal-logement ou des difficultés d’insertion professionnelle et sociale ». 

Un chantier difficilePour Jean-Luc Gleyze, président du Conseil départemental, la nouvelle MDSI est également loin de n’être qu’un « joli lieu » de plus : « C’est un écosystème vertueux. En améliorant la visibilité et la relation de confiance, on offre de melleures conditions et relations entre les travailleurs sociaux et les personnes en difficulté. C’est aussi une volonté de travail social adapté ». La visite, elle, s’est pourtant faite en toute discrétion, loin d’une inauguration en grande pompe habituelle.

Et pour cause, le chantier a été compliqué et des contentieux sont toujours en cours. En octobre 2013, les habitants de l’immeuble situé juste à côté de la nouvelle MDSI avaient été chassés de leur domicile par un arrêté de péril, les secousses du chantier ayant provoqué un séisme qui a sérieusement endommagé la structure des bâtiments. Un ouvrier de 26 ans en avait d’ailleurs fait l’amère expérience, lorsqu’un bloc de pierre s’était carrément détaché de l’immeuble, responsable de son décès. Si les procès sont toujours en attente, le nouveau bâtiment, lui, est fonctionnel, et a intégré la flotte des 36 MDSI départementales en juillet dernier.

Le dernier chantier PPP, situé dans le quartier de la Bastide, devrait être inauguré en novembre prochain, tandis que la maîtrise d’ouvrage d’une autre MDSI située à Ambarès commencera début 2016. Le plan arrivant à son terme, quelle sera la nouvelle direction de la mandature de Jean-Luc Gleyze en matières de solidarités territoriales ? L’embauche de nouveaux postes dans les MDSI existantes ? De nouvelles constructions ? « Notre travail sur le budget d’investissement n’a pas encore débuté, nous y aborderons de nouvelles pistes pour continuer dans ce sens », souffle le président du Conseil départemental. 

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