Il n’aura fallu attendre que deux minutes pour que Philippe Madrelle, président socialiste du Conseil général de Gironde, assène ses premières critiques envers Nicolas Sarkozy. Pour lui, c’est le « président du moi je », reprenant ainsi l’expression de François Hollande, premier secrétaire du PS. « Toutes ses promesses sont restées lettre morte, comme par exemple sur la question du pouvoir d’achat » souligne t-il. L’occasion pour lui de rappeler que les citoyens girondins n’ont pas cédé aux « sirènes de Sarkozy ». « Il ne faut pas oublier que Ségolène Royal a fait 52% à Bordeaux, aux dernières présidentielles. »
« Alain Rousset a une chance historique de prendre la mairie de Bordeaux »
« Jamais, une liste de gauche n’a été en aussi bonne position pour gagner aux municipales à Bordeaux » souligne Philippe Madrelle, qui a lancé Alain Rousset en politique. Il fut d’ailleurs, un temps, son directeur de cabinet au Conseil Régional d’Aquitaine. Selon lui, le contexte politique, avec notamment « le revers terrible » d’Alain Juppé face à la socialiste Michèle Delaunay aux législatives, est très favorable.
« Ces élections municipales seront l’occasion de sortir un carton jaune à Nicolas Sarkozy » espère t-il. Voilà 60 ans, que la gauche rêve de conquérir la mairie de Bordeaux. » « Alain Rousset a une chance historique. L’alternance est en train de se faire » a-t-il ajouté.
Il a également évoqué les élections cantonales, qui se déroulent aussi les 9 et 16 mars prochains. En Gironde, la gauche présente 14 candidats nouveaux et 8 femmes titulaires, a souligné Philippe Madrelle. Il entend que la gauche, qui possède déjà 46 postes de conseillers généraux sur 63, accroisse encore un peu plus son influence.
« Supprimer, les Conseils généraux : une absurdité »
Quant à la proposition de la commission Attali de supprimer les départements, Philippe Madrelle l’a qualifié « d’absurde et de choquante ». « Cette proposition technocratique montre bien leur méconnaissance du terrain » a-t-il déclaré. D’ailleurs, l’Assemblée des départements de Francea regretté de ne pas avoir été consultée, ni aucun des 102 présidents de conseils généraux. Philippe Madrelle a ainsi rappelé que le Conseil général de Gironde emploie 6 200 personnes, ce qui en fait le deuxième employeur de Gironde, après le CHU de Bordeaux, et œuvre beaucoup en matière de social. « Nous sommes aujourd’hui le dernier rempart contre la précarité (maison départementale de la solidarité et de l’insertion…) » alerte t-il. Ceci dit, l’idée n’est pas nouvelle. Elle avait été lancée par Alain Juppé, il y a deux ou trois ans, dans une tribune libre du « Figaro ».
Nicolas César