Ce sera un grand millésime, fort d’un contenu d’une grande diversité et d’une étiquette, « Générations en fête! » qui sonne comme une promesse de joyeuse découverte. Le Festival aura, cette année encore, ses étoiles, ceux qui comme les frères Capuçon y sont venus de bonne heure, grâce à la force de conviction de l’équipe du Festival mais aussi à la voie ouverte par ses meilleurs ambassadeurs, les grands anciens, les Caussé, les Pasquier… Il accueillera un homme au charisme inatteignable, serviteur zélé de la musique, sur les ondes comme à la baguette, Frédéric Lodéon qui dirigera, lors des deux soirées anniversaire, l’orchestre de chambre Jan Talich; de jeunes compositeurs qui témoignent de la volonté du Festival d’être un lieu de création. Etdes chanteurs, presque anonymes, immergés dans le bain d’une Académie de plus en plus recherchée. (cf le témoignage de Michel Laplénie)
Une Académie et deux opéras
En effet, »L’Académieprend de plus en plus de place dans le Festival ; c’est le fruit, à la fois, d’un mélange de spontanéité, de jeunesse convaincue et bien entendu d’un projet artistique », précise Jean-Luc Soulé. Cette année, une vingtaine de jeunes chanteurs et instrumentistes poseront leur sac, leur instrument et leur voix dans le beau village de Saint-Amand de Coly, le temps de dix jours d’un stage intensif qui débouchera sur la production de deux opéras de chambre de Marc Antoine Charpentier, Actéon et les Arts Florissants. Michel Laplénie, le directeur de Sagittarius, spécialiste de la musique française du XVII ° siècle,dont la passion de transmettre est contagieuse, sera assisté de deux artistes experts, Yvon Repérant,premier continuiste des Arts Florissants de William Christie et Myriam Gevers, premier violon du même ensemble. Autre Académie, celle qui aura lieu du 4 au 7 septembre à Sarlat, une première, sous la direction d’Eric Lebrun, autour des oeuvres de Louis et François Couperin et du grand orgue restauré de la cathédrale. Le 7 verra une création mondiale « Bach+5 », celle de l’ensemble vocal Sequenza 9.3, dirigé par Catherine Simonpietri, et de cinq organistes compositeurs, dont chacun a composé une varitaion, a capella, sur le choral de Bach « Nun komm der Heiden Heiland ».
Des compositeurs à découvrir
La jeune génération sera évidemmenthautement représentée par Gautier et Renaud Capuçon (photo ci contre) qui, accompagnés de Frank Braley au piano, donneront le 16 aoütà Saint-Léon-sur-Vézère,deux « Schubertiades ou Petites Fêtes entre Amis », très attendues et qui se prolongeront, le lendemain, toujours dans lamagnifique église romane des bords de Vézère, en compagnie d’Aki Saulière (violon), Henri Demarquette (violoncelle et Béatrice Muthelet (alto). Autres temps forts du Festival: la présentation d’oeuvres de deux jeunes compositeurs qui, chacun, ont eu le privilège de fréquenter la Villa Médicis à Rome et d’y rencontrer Jean-Luc Soulé: Régis Campo, un joyeux marseillais, dont les « Heures Maléfiques » et le « Quatuor à cordes n°3 », commande du Festival, seront crées à la faveur d’une « Rencontre » entre l’auteur et le Quatuor Diotima. Ce sera le 5 août en l’Eglise de Plazac (18h et 21h) dans un lever de rideau symbolique de ces « Générations en Fête! » version 2007. L’autre compositeur à découvrir, Frédéric Verrières, aura le privilège d’être interprété par le violoncelliste Marc Coppey, dans un récital où alterneront les « Suites » de Bach et ses propres créations, réunies sous le titre de « Ruisseau »,traduction du mot « Bach »…Un moment qui promet beaucoup, et qu’on ne voudrait pas manquer le 18 août entre 18 et 21h à Saint-Léon.
Enfin comment ne pas cocher, sur votre agenda musical et gastronomique, le rendez vous du 10 août dans les Jardins du Manoir d’Eyrignac, à Salignac, ces « Délices Napolitains » qui proposeront une soirée enjouée et gourmande, un buffet servi dans la Roseraie des Jardins », avec le Duo Della Sibilla la voix du ténor Luciano Catapano et l’Ensemble Daedalus.
J.Aubert
(Festival du Périgord Noir : 4 août au 7 septembre: réservations au 0553516161) (www.maitresdemusique.fr; www.festivalduperigordnoir.org)
Michel Laplénie : Le plaisir des retrouvailles
« Pour la 7ème année consécutive je suis invité par le Festival du Périgord Noir à diriger l’Académie de Musique Ancienne, ouverte à de jeunes professionnels, chanteurs et instrumentistes, avec le but commun de travaillerdes oeuvres emblématiques de ce répertoire dit « baroque » et de présenter au public, au bout d’une huitaine de jours, le fruit de ce travail.
Le cadre où se déroule l’Académie est enchanteur : le village de Saint Amand de Coly est d’une beauté sans pareille et j’ai plaisir à retrouver chaque année ce paysage familier qui fait partie de mes racines, ma famille du côté paternel étant originaire de la Dordogne. C’est le plaisir de retrouver le terroir avec toutes ses tentations gastronomiques, mais c’est aussi et surtout le plaisir de travailler intensément pendant huit jours avec de jeunes interprètes, pleins d’enthousiasme et d’un niveau toujours plus élevé : chaque année je découvre des talents issus de nos conservatoires, parmi lesquels pas mal d’étrangers, désireux de parfaire leur connaissance de ces musiques « anciennes » et qui ont une faculté d’assimilation extraordinaire.
C’est aussi le plaisir de travailler en étroite collaboration avec des collègues avec qui je me sens en osmose: cette année avec Yvon Repérant pour la basse continue etMyriam Geverspour les instrumentistes de l’orchestre ; ce seront des retrouvailles autour d’un répertoire (deux petits opéras de M.A.Charpentier) que nous avons pratiqué ensemble alors que nous étions jeunes membres de cet ensemble intitulé : Les Arts Florissants. Joie du cadre, joie de la découverte humaine et musicale et enfin joie de l’amitié.«