Une ville piétonne, c’est pour être dans le bon air du temps ?
C’est surtout une nécessité vitale de revivifier ce centre ville qui se désertifie et se paupérise. Les gens sont découragés par l’invasion du bruit, des nuisances, par l’augmentation du prix des loyers. Il faut leur donner le goût de revivre au cœur de la cité. Nous devons leur permettre de résister à l’attraction des extérieurs- qui du reste baissent un peu le nez- où se trouve une des principales concentrations de grandes surfaces en France.
Qu’allez-vous faire des voitures ?
Nous avons à Pau des possibilités techniques importantes. La ville peut se traverser d’est en ouest par neuf itinéraires différents. Il n’est pas difficile d’en supprimer un. Cela aura aussi pour conséquence d’aménager les parkings existants et surtout de créer sous la place Clemenceau, un parking très moderne, avec un minimum de piliers, et des services pour les deux roues. Nous allons aussi recomposer les circuits des autobus afin que le centre soit plus immédiatement accessible, et résoudre la dangerosité du terminal vers Bosquet.
La place Clemenceau est-elle esthétiquement la mieux choisie, pour être le phare du centre piétonnier ?
Certes le Palais des Pyrénées n’est pas du plus bel effet, et il est en mauvais état. Mais le centre commercial sera totalement rénové et les grandes enseignes internationales sont sur les rangs. Raison de plus pour faire un travail architectural et une belle opération de rénovation du lieu, des façades et de l’aménagement urbain du secteur.
L’opération est lourde. Ne risquez-vous pas d’entamer, un peu tard, votre capital sympathie auprès des Palois ?
Ca va hurler, mais j’y suis habitué !Evidemment les travaux vont entraîner des gênes, mais sur le fond, nous avons multiplié les réunions très ciblées avec les hôteliers, les taxis, les usagers en général. Les premières réunions ont été très suivies. Quand les gens comprennent mieux ce que l’on va faire, ils s’apaisent. Et puis même si vivre dans plus de convivialité le nécessite, un centre piétonnier n’est pas une forteresse. Pour eux comme pour moi, l’important c’est l’avenir de Pau. Je sais qu’ils aiment leur ville. Quand tout sera achevé, fin 2006, nous serons tous très satisfaits d’avoir fait notre révolution culturelle !
Propos recueillis par R. Bottrel