Philippe Deshayes, président de l’association « Pau Commerce » constate que, pour l’instant, les avis des commerçants palois sont très partagés avec peut-être, malgré tout, unemajorité qui semble se dessiner pour le projet, car les esprits évoluent au fur et à mesure que se tiennent les réunions de concertation.
Personnellement, Philippe Deshayes est très favorable àune réorganisationdu système de circulation dans le centre. « Ce type d’aménagement a très bien réussi dans certaines villes comme Montpellier, La Rochelle, Toulon, Aix-en-Provence. Cependant, lorsque ces aménagements sont mal pensés, les effets peuvent être catastrophiques ».
Pour lui les chiffres parlent d’eux mêmes : le commerce ne se porte pas bien et l’on assiste dans le centre à une paupérisationdes habitantsliéesà l’habitat. « En outre, constate-t-il, on a un mal fou à circuler, à stationner et la pollution est importante ».
« Alors, oui à la piétonisation, mais il faut l’accompagner, prévoir les accès nécessaires, les parkings et choisir les bonnes voies de circulation. Comment par exemple, peut-on accéder au centre depuis l’ouest de la ville ? Il y a là un vrai problème Et est-ce qu’il ne serait pas nécessaire de rénover les Halles et leur parking ? Sur ces questions, nous resterons très vigilants ».
Le patron de la Taverne de Maître Kanter, Bernard Gassiotest favorable à l’aménagement piétonnier du centre.L’affaire présente cependant un inconvénient qui le préoccupe : la durée des travauxdu parking de la place Clemenceau : « Il ne faut pas qu’ils durent plus deux ans. Nous sommes 40 à travailler ici. Une baisse du chiffre d’affaires nous ferait tirer la langue. Cela dit,àClermont-Ferrand, mon collègue de Maître Kanter est content de la nouvelle zone piétonne. On a besoin que le centre bouge. L’aménagement commercial du Palais des Pyrénées devrait être un plus. Mais là encore, il faut que le parking Aragon soit réaménagé ».
Antoine Reinaldo, jeune boulanger de la rue Louis Barthou est dans l’expectative. « Je crains que la piétonisation du quartier ne me fasse perdre de la clientèle.En fait, je ne peux pas vraimentfaire de pronostic sur les conséquences de l’aménagement. Dans le doute, je préférerais évidemmentque les choses restent en l’état ».
Moins de réticence chez les taxis palois dont une bonne partie stationne place Clemenceau . PourChristian Ganteil, leur président,« le corps des taxis est favorable à Pau Piéton. Nous sommes bien placés pourconstaterl’augmentation importante du trafic automobile dans l’agglomération. La vie dans le centre sera plus sereine, plus tranquille, moins polluée. Nous allons connaître certesun ralentissement d’activité pendant les travaux,mais nous conserverons une station principale dans le quartier ».
Jean-Michel Guillot